Un groupe de députés dont Me El Hadji Diouf, Thierno Bocoum, Aïda Mbodji ou encore Mamadou Diop Decroix ont tenté en vain de perturber le passage du Premier ministre et de son gouvernement à l’Assemblée nationale pour des questions d’actualités, ont constaté des reporters de l’APS.
Ces députés distingués par les banderoles rouges attachées autour du cou bouchant parfois le nez et la bouche semblaient dire par ce port qu’"ils n’arrivent plus à s’exprimer librement à l’Assemblée nationale".
"Nous sommes étrangers chez nous. Personne ne nous considère. C’est inadmissible dans l’institution parlementaire", a tonné Me El Hadji Diouf devant des journalistes avant le début de la séance.
Ces députés ont multiplié les cris pour empêcher au président Moustapha Niasse d’ouvrir la séance. "Monsieur le président ce qui se passe à l’Assemblée c’est de la dictature", crient-ils presqu’en chœur devant des micros ouverts devant eux.
Le Premier ministre qui a été quelque peu gêné par les cris de plus en plus nourris de ce groupe de députés a voulu dédramatiser la situation.
"Ce sont des moments qui ne sont pas le propre du Sénégal. Nous trouvons cela presque dans toutes les Assemblées du monde. Mais nous devons nous transcender", a souligné le Premier ministre sur un ton conciliant.
Mais Me El Hadji revient à la charge et crie : "pourquoi nous n’avons pas droit à la parole ? Pourquoi nous sommes étrangers chez nous ?".
Outré, le Président de l’Assemblée nationale connvoque la réglementation intérieure rappellant aux fauteurs de troubles que "l’article 53 du règlement intérieur me permet de vous faire expulser tout de suite mais je ne le ferais pas. Continuez Monsieur le Premier ministre…".
"C’est indigne de la représentation nationale", réagi le député Sokhna Dieng Mbacké lors de son passage au parloir pour poser sa question au Premier ministre.
Pour le député de la majorité Abdou Mbow "l’Assemblée nationale n’a pas de problèmes. C’est juste un groupe de cinq députés qui s’agitent pour salir notre institution".
Au bout de quelque temps, les députés qui tentaient de perturber la séance sont sortis de la salle permettant ainsi un déroulement normal des travaux.
Mais le président de l’Assemblée nationale qui ne semble pas décolérer pour autant a souligné qu’il "ne polémiquera pas. Encore moins avec des absents. Qu’ils sachent que ces genres de comportements ne vont jamais bloquer le fonctionnement normal de l’Assemblée nationale. Ils en seront incapables".