Le Président du conseil d’administration (Pca) de l’Ipres a confirmé hier, à Dakar, lors d’une rencontre avec les retraités, une hausse de 10% à compter de ce mois de la pension de retraite. Par ailleurs, Mamadou Racine Sy et les bénéficiaires de cette mesure ont profité de cette tribune pour faire état des «conditions de vie difficiles», «précaires», que vivent les personnes du troisième âge.
Le Président du conseil d’administration (Pca) de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) a confirmé hier, lors d’une rencontre organisée à Dakar avec les retraités, une hausse de 10% à compter de ce mois au profit des personnes du troisième âge. Religieusement écouté par ces dernières dans une salle archicomble, Mamadou Racine Sy informe : «J’ai le plaisir de vous annoncer que le Conseil d’administration a augmenté de 10% les pensions de retraite à compter de ce mois. Et nous savons que ceci restera toujours insuffisant. S’il s’agissait que de nous, on aurait doublé la pension. Mais il faut sauver l’équilibre de l’institution.»
Selon le Pca, aujourd’hui, tout le monde sait que le retraité touche par bimestre plus que ce qu’il percevait par trimestre. En mensualisant les pensions, M. Sy considère qu’il s’agit de faire en sorte que, avec le temps, les retraités puissent percevoir en un mois ce qu’ils recevaient en deux mois parce que, estime-t-il, les pensions sont très «faibles». Et le Conseil d’administration a rappelé que cette mesure n’a pas été bien comprise du fait d’un manque de communication, d’information. «Il fallait avant qu’on aille à la mensualisation, qu’on augmente la pension des retraités, qu’on aille vers une pension minimale. Dans le cadre des réformes en cours, j’espère qu’elles vont faire en sorte que les Sénégalais aient en vue d’aller à la retraite plutôt que prévu», souhaite le Conseil d’administration.
«La retraite est un saut vers la pauvreté au Sénégal»
Les participants à cette rencontre ont tous constaté que les retraités vivent des conditions difficiles qui se résument à la situation sanitaire, économique, à la prise en charge de la famille, etc. Pour résoudre tout cela, Mamadou Racine Sy a annoncé qu’il y a des «réformes systémiques» et «paramétriques» qui doivent être entreprises au niveau de l’Institution parce que, constate-t-il, le Sénégal est en «retard» en matière de retraite. «Au Mali, il y a des retraités qui touchent cinq millions de francs Cfa par mois. Parce que c’est un calcul par pourcentage. Ici, nous sommes encore au système par point, ce qui fait que les gens ont peur d’aller à la retraite, parce que retraite est synonyme de pauvreté. C’est un saut vers la pauvreté pour la plupart d’entre nous», avance M. Sy
Le premier vice-président de l’Ipres a, quant à lui, indiqué qu’ils sont sensibles aux préoccupations des retraités. Fort de cela, Mody Guiro signale qu’il urge d’accompagner ces derniers, de les soutenir, pour qu’ils soient dans de très bonnes conditions. «Toutes ces préoccupations sont, pour nous, prioritaires. Nous devons aussi essayer de voir comment faire pour assurer l’équilibre financier de l’Institution pour les générations futures en sécurisant tout ce que nous avons eu à faire comme grand bond en avant», lance-t-il.
Le président des retraités du Sénégal s’est réjoui de cette rencontre qui, mentionne-t-il, est un moment d’échanges d’esprit sur la situation de l’Ipres. «Aujourd’hui, c’est une date qu’on n’oubliera jamais. Parce que, depuis 1958, c’est la première fois qu’on rassemble les retraités pour parler de la situation de l’Ipres», soutient Alioune Diouf. Le Pca de l’Ipres, suite à l’incompréhension de cette mesure qu’il avait prise par rapport à la mensualisation de la pension retraite, entend désormais mettre en avant la concertation pour cerner les contours de la question, avant son effectivité qui, note-t-il, ne peut être profitable qu’aux retraités. A cet effet, annonce M. Sy dans son discours, une série de mesures d’accompagnement seront prises pour une adéquation entre la mensualisation et les engagements financiers divers des pensionnés intègrent ceux bancaires et le paiement de facture chez le concessionnaire.
