Lors de son premier discours public au Conseil de sécurité où le Sénégal a été élu le 15 octobre dernier membre non permanent au titre de la période 2016-2017, l’ambassadeur Fodé Seck a invité les soldats sénégalais qui interviennent au nom de l’Onu sur les théâtres d’opérations à protéger les «groupes vulnérables».
L’ambassadeur Fodé Seck, représentant permanent du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations-Unies (Onu), a indiqué, mardi à New York (Etats-Unis d’Amérique), que les soldats sénégalais sont appelés à être des protecteurs des groupes vulnérables dans les théâtres d’opérations, a appris l’Aps. «A l’intérieur comme à l’extérieur des frontières nationales, les Forces armées sénégalaises ont le devoir de ne pas être porteuses d’abus mais, bien plus, elles doivent être des protectrices des groupes vulnérables», a insisté le diplomate sénégalais.
L’ambassadeur Fodé Seck faisait son premier discours public au Conseil de sécurité où le Sénégal a été élu membre non permanent au titre de la période 2016-2017, depuis le 15 octobre dernier. Mais, son mandat a effectivement démarré le 2 janvier dernier.
Le débat public du Conseil de sécurité de l’Onu qui a porté sur la protection des civils dans les zones de conflit, a été initié par la République uruguayenne.
M. Seck dit avoir fait appel au plan d’action de l’Etat-major général des Forces armées destiné à la formation des militaires au droit et à la protection des civils. «Cette instruction constitue l’essence même de la présence des troupes sénégalaises sur les terrains de déploiement, de même que l’adhésion de notre pays au principe de Kigali», a-t-il estimé.
D’après le diplomate, «les autorités sénégalaises s’emploient toujours à renforcer les capacités de nos soldats envoyés en mission en matière de droit humanitaire, de planification et de conduite des opérations».
Il demeure convaincu que «la prévention et la médiation restent les procédés les moins coûteux y compris en termes de pertes en vie humaine pour assurer la protection des civils».
Fodé Seck a rappelé les différentes collaborations nouées par les Forces armées avec des organismes internationaux pour renforcer les connaissances des militaires déployés sur le terrain des opérations.
«La collaboration nouée par les Forces de sécurité avec le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), a permis aux écoles et centres des Armées et à une trentaine d’officiers formateurs de bénéficier d’enseignements pointus sur le droit humanitaire», a dit M. Seck.
Il a également fait part de l’étroite collaboration avec l’Ong Save the Children qui a abouti à la création au niveau de l’Etat-major général des Armées de la Section des droits et protection des enfants (Sdpe) et la définition d’un plan d’action pour 2016 pour la formation au droit et à la protection des enfants.
«Les militaires qui commettent des bévues recevront des sanctions disciplinaires pouvant aller de la mise en prison à la radiation en passant par la traduction au conseil de discipline ou au rapatriement», a averti l’ambassadeur du Sénégal auprès des Nations-Unies.
Par conséquent, «l’information et la formation constituent un enjeu majeur pour les militaires appelés à se conformer aux textes et engagements internationaux et protéger l’image de notre Armée dotée d’un professionnalisme avéré et d’un caractère républicain reconnu», a souligné M. Seck.
Il a ajouté que le Sénégal a adopté des stratégies nationales en matière de protection des civils dans les opérations de maintien de la paix.
Rappelant l’idéal d’Armée-Nation, il a souligné que la devise des Forces armées sénégalaises : «On nous tue mais on ne nous déshonore pas», a été incarnée par le capitaine Mbaye Diagne qui a perdu sa vie dans un contexte de génocide au Rwanda en sauvant des centaines de personnes sans défense.
«La médaille Mbaye Diagne, créée par les Nations-Unies pour honorer les hommes et femmes qui se sont distingués sur les théâtres d’opérations, n’a malheureusement pas été décernée en 2015, faute de candidat méritoire», a déploré le diplomate sénégalais.