Les organisations Fair Education et Daraay Sembène, Maison de la Pédagogie de l’image s’insurgent contre les programmes télévisés qui ’’sont en train d’assassiner notre sens humain et d’anéantir le projet de construction d’une société de valeurs’’
’’Nous allons vers une lutte farouche. Nous appelons à une collaboration avec les responsables des médias pour revoir particulièrement les programmes destinés aux enfants. Il y a déjà trop de problèmes dans le système éducatif avec les grèves’’, a déclaré Modou Guèye, coordonnateur de l’organisation Fair Education.
Les trois organisations ont rencontré la presse au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) pour débattre sur la problématique de l’environnement des médias.
’’Ces programmes détournent les enfants. Nous comptons aller jusqu’à porter plainte avec des preuves socio-scientifiques et nous le ferons en collaboration avec Fair Education’’, a précisé Dr. Hadja Mai Niang, coordonnateur de Daraay Sembène et spécialiste de la pédagogie de l’image.
Pour Dr. Niang, également enseignant à l’université de Thiès ’’les
images de ces émissions sont troublantes. Les enfants sont exposés au 4 P que sont Paillette, Projecteur, Public , Podium qui sont même difficiles à supporter pour un adulte’’.
’’Avec ces émissions, les Sénégalais s’attendent à une invasion de petits chanteurs. Scientifiquement, l’enfant est un fan, il imite machinalement tout ce qu’il voit’’ a-t-elle noté.
Dr. Niang a donné des exemples d’enfants qui n’ont pas ’’digéré l’absence d’intérêt médiatique’’, rappelant que ’’la vie brisée des Jackon Five (les frères Jackson)’’.
Pour elle, ’’ces émissions destinées à l’enfant provoquent es dégâts mentaux et comportementaux qui sont encore plus durs à avaler. Sur le plan cognitif, l’adulte joue un rôle mais l’enfant vit un rôle qu’il prolonge dans la vie quotidienne’’.
Dans le même élan, le responsable de l’organisation Fair Education a précisé que ’’la recherche effrénée d’argent (...) est la cause évidente de tant de dérives notées presque partout’’.
’’C’est un environnement malsain, peu propice pour de bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage. Nous ne sommes pas les vrais enseignants, nous pensons que les vrais enseignants ce sont les hommes des médias’’, a souligné, M. Guèye également professeur d’anglais.