L’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), Dr Saliou Ndour, a déploré mercredi à Dakar la marginalisation de la politique culturelle par les décideurs politiques, estimant qu’elle est pourtant capable de booster l’économie du pays.
"En Afrique, les programmes de développement ne tiennent pas compte des politiques culturelles. La politique culturelle a été marginalisée au Sénégal", a-t-il déploré au cours d’une conférence à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN).
"Repenser les politiques culturelles au Sénégal : faut-il changer de paradigme ?" , est le thème de cette conférence qui s’inscrit dans le cadre d’un projet de journées culturelles de l’IFAN.
La politique culturelle "est capable de booster l’économie. Et, il faut faire d’elle une politique industrielle", a soutenu Dr Ndour.
"Nous pensons que la politique culturelle, telle qu’elle se pose aujourd’hui, intègre le développement culturel et le développement économique", a déclaré l’enseignant-chercheur, également coordonnateur du Master Gestion des industries culturelles à l’UGB.
Le spécialiste des politiques culturelles, des industries culturelles et de la médiation, estime que "la culture n’est pas une urgence pour nos décideurs".
"L’urgence, pour eux, est ailleurs : c’est l’environnement ou l’économie", a-t-il dit, soutenant que "la politique culturelle contribue à resserrer les liens sociaux".
Mais "pour faire de la politique culturelle, il faut avoir une vision. Faire de la politique culturelle, c’est d’abord rêver".
L’enseignant-chercheur à l’UGG a relevé l’importance de faire "adosser la culture à une idéologie", donnant l’exemple de l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor.
"La politique culturelle doit avoir une charpente idéologique. Sous Senghor, elle (la culture) était nourrie par le mouvement de la Négritude. Ce qui a donné place à la construction du Théâtre Daniel Sorano et à la création du premier Festival mondial des Arts nègres", a-t-il poursuivi.