Faire de telle sorte que l’homosexualité soit éradiquée au Sénégal est la raison d’être d’un collectif composé de 17 associations. Ses membres réclament la démission de Me Sidiki Kaba, ‘’à cause de sa propension à défendre les homosexuels’’.
‘’Goor jigéén dufi amee baat’’ (l’homosexuel n’y aura pas droit de cité). Par cette expression, la toute nouvelle organisation appelée ‘’Collectif non à l’homosexualité’’ entend marquer son opposition à l’existence et au développement au Sénégal de cette pratique jugée perverse et contraire aux valeurs sociales et religieuses du pays. En conférence de presse hier, le collectif qui compte 17 associations s’est donné comme mission ‘’d’engager un combat énergique afin d’éradiquer ce mal rampant dans notre pays’’.
Et en guise d’entrée en matière, ses membres demandent la démission de Me Sidiki Kaba, ministre de la justice, ‘’à cause de sa propension à défendre les homosexuels’’. Les initiateurs de cette action ont en mémoire la réaction du Garde des sceaux à la suite de l’arrestation des présumés 11 homosexuels de Kaolack. ‘’Aux yeux de la loi au Sénégal, il n’y a pas d’homosexuels. Nous avons une législation qui condamne ceux qui pratiquent des actes contre nature dans un lieu public, c'est-à-dire ce qui est attentatoire à la pudeur’’, avait-il déclaré. Mais le ministre avait ajouté une phrase qui n’a pas du tout échappé à l’attention des membres du collectif. ‘’Toute personne, quelle qu’elle soit, a des droits’’, soutenait-il.
Ce qui amène l’un des porte-parole, Babacar Mboup, à appeler le Président Macky Sall à se séparer de l’ancien secrétaire général de la FIDH pour être cohérent avec lui-même. Selon lui, puisque le chef de l’Etat a dit publiquement qu’il n’est pas question de légaliser l’homosexualité, il ne devrait pas s’accommoder d’un ministre connu pour son dévouement à la cause homosexuelle. De plus, estime-t-il, le Sénégal compte presque 100% de croyants, musulmans ou chrétiens, il n’est pas question qu’un défenseur des homosexuels parlent à leur nom. Au-delà de la personne de Sidiki Ka, le collectif reste convaincu qu’il y a des porteurs de projets qui veulent imposer aux Sénégalais des pratiques aux antipodes de leurs valeurs et qui heurtent leur conscience.
Dans une déclaration faite à Saint-Louis, rappellent les organisateurs, le secrétaire général de la RADDHO, Aboubacry Mbodji, disait que le Sénégal compte neuf organisations d’homosexuels reconnues. D’après lui, les 4 sont à Dakar et les 5 autres dans les régions. Le collectif veut, si jamais cette information est avérée, que le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo les dissolve toutes dans les meilleurs délais.
Appel à la mobilisation vendredi à la place de l’Obélisque
Partant de tout cela, les membres de cette organisation entendent mener le combat sur tous les fronts. Sur le plan législatif, ils invitent les députés à voter une loi qui condamne fermement et nommément l’homosexualité et les pratiques assimilées connues sous le sigle LGBT (lesbiens, gays, bisexuels, transgenres). Cela, pour lever toute équivoque sur la loi afin de mettre fin à toute interprétation abusive ou perverse. Sur le plan intellectuel, ils entendent organiser un séminaire au cours de laquelle les imams et les juristes ‘’non-achetés’’ interviendront. Les premiers diront aux Sénégalais la conduite prônée par l’islam face à cette catégorie d’individus. Les seconds indiqueront ce qu’il est possible d’avoir avec la présente loi.
Sur le terrain social, l’organisation appelle à une mobilisation le vendredi prochain à la place de l’Obélisque, après la prière hebdomadaire. Une invitation est lancée à l’endroit des chefs religieux et de tous les citoyens soucieux de la préservation des valeurs sociales et religieuses. Parmi les associations qui composent le collectif, il y a l’Ong JAMRA, la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal, l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal (AEEMS), l’Association des maîtres coraniques des Parcelles assainies, Rassemblement islamique du Sénégal (RIS-Alwahda), Mouride action, SOS consommateurs…