Le domicile du sous-préfet de Karantaba a été attaqué, hier, par un groupe de jeunes accompagnés d’un Kankourang. La veille, un professeur d’Histoire et de Géographie de ladite localité avait été sévèrement bastonné par ce même Kankourang.
Dans la région de Sédhiou, le phénomène du Kankourang est devenu incontrôlable. Les dérapages se multiplient dans plusieurs localités de la capitale du Pakao. Le lundi 11 janvier aux environs de 18 heures, une dame professeur d’Histoire et de Géographie au CEM a été bastonnée par un Kankourang. Selon des personnes interrogées, le Kankourang s’était tapis dans un buisson, en attendant la dame. Lorsqu’elle est passée tout près de là, le Kankourang a surgi derrière elle et l’a menacée. « A deux reprises, le Kankourang a mis son coupe-coupe sur les parties intimes de la dame. Mais à chaque fois, s’est dégagée. C’est ainsi qu’il l’a malmenée », raconte un témoin oculaire qui préfère garder l’anonymat. « Ce n’est pas la première fois qu’un incident de ce genre se produise entre les jeunes du village et les enseignants. C’est un règlement de comptes. Car, certains jeunes ne parviennent pas à courtiser des filles ou des femmes. Ils pensent que c’est nous les enseignants qui sommes à l’origine de leurs déboires ».
Après cette séance de bastonnade, la victime a été évacuée au poste de santé. Fous de rage, les professeurs du village ont décidé de boycotter les cours, en entendant que les autorités académiques et administratives règlent définitivement cette question et mettent un terme à ces agressions qui visent les enseignants. Le sous-préfet de Karantaba s’est rendu au poste de santé s’enquérir de la santé de la victime. Après cette visite, il est allé rendre visite à certains notables pour leur demander de négocier avec les enseignants et d’enjoindre les jeunes à enterrer la hache de guerre. En sortant de la maison d’un notable, il a été intercepté par le Kankourang accompagné d’une ribambelle de jeunes. Il a été bousculé. Et n’eut été l’intervention d’un ASP qui l’accompagnait, il allait subir une sévère correction de la part du Kankourang.
Hier mardi, alors que les pourparlers se poursuivaient en vue de régler cette affaire à l’amiable, les jeunes suivis du Kankourang se sont attaqués au domicile du sous-préfet. La maison a été inondée de pierres. Heureusement, les membres de la famille du sous-préfet ont été exfiltrés des lieux. Alertés, les éléments de la brigade de gendarmerie de Samine sont descendus sur les lieux. Il s’en est suivi de jets de pierres et gaz lacrymogènes. Finalement, le calme est revenu. Affaire à suivre.
Cette affaire survient après l’attaque de la brigade de Samine, en novembre dernier.