L’autosuffisance en riz à l’horizon 2025 va être "difficile à atteindre" pour les pays de l’Afrique l’Ouest, a estimé mardi Ibrahima Hathié, directeur de recherche de l’Initiative prospective agricole et rurale du Sénégal (IPAR), à l’ouverture, jeudi, à Dakar, d’un atelier sous-régional sur les politiques d’amélioration de production de cette céréale.
"Au lieu de se fixer des objectifs d’autosuffisance dans un avenir proche, il faut se fixer des objectifs de gain (augmenter la productivité locale) sur la demande de sorte qu’on évolue au fur et à mesure afin d’atteindre cette autosuffisance sur le long terme", a préconisé M. Hathié.
Il s’exprimait en marge d’un atelier sous-régional sur le thème : "Améliorer les politiques d’autosuffisance en riz en Afrique de l’ouest : défis et opportunités", organisé par IPAR Sénégal, le Center for the Study of the Economies of Africa (CSEA) et le Centre ivoirien de recherches économiques et sociales (CIRES).
Ibrahima Hathié a expliqué qu’une augmentation annuelle de "8%" du taux de production du riz est nécessaire, "si on veut atteindre l’autosuffisance en riz en 2025".
"On pourra difficilement atteindre cela", a-t-il renchéri, ajoutant que "même s’il y a beaucoup d’efforts qui sont faits pour augmenter la production, la demande augmente très rapidement", du fait de la "forte" croissance de la population.
Selon l’expert, il est difficile d’atteindre l’autosuffisance si la productivité n’augmente pas très fortement".
"Les Etats sont certes en train de faire beaucoup d’efforts, mais ce ne sont pas seulement des efforts en matière d’intrants de matières agricoles qu’il faut faire. Il faut aussi former les producteurs et cela prend du temps", a-t-il dit.