Cheikh Bamba Dièye invite Macky Sall à d’abord régler la question du référendum avant de lancer des négociations sur les réformes envisagées. Le leader du Fsd/Bj l’appelle à respecter sa parole, une «dette» envers les Sénégalais.
Cheikh Bamba Dièye entrevoit le «flou total» dans la démarche de Macky Sall de mener les réformes constitutionnelles. «Nous ne sommes pas assis sur des bases solides», réplique-t-il au chef de l’Etat qui a déclaré dans son discours du Nouvel an que «l’assise démocratique de notre système politique est solide». Le leader du Fsd/Bj qui présidait dimanche la rentrée politique de Thierno Ndour, responsable de son parti à Diamniadio, de rappeler : «La première chose, c’est la qualité de l’homme à tenir ses promesses. Il m’est difficile aujourd’hui de comprendre une volonté de nous amener quinze autres nouvelles propositions et de nous plonger dans un clair-obscur dans lequel on peut mettre des choses qui vont révulser les Sénégalais et les amener à rejeter le tout en bloc.» Si l’ancien maire de Saint-Louis est d’avis qu’il n’y a «pas besoin urgent et impérieux de faire des réformes», il estime cependant que «notre premier besoin est de savoir si oui ou non notre président de la République est un homme de parole». A Macky Sall, ce membre du Cadre de concertation de l’opposition (C20) dit : «Tu règles d’abord ta première dette et ensuite, on va négocier pour le reste.» Selon lui, «pour que Macky Sall puisse crédibiliser les nouvelles réformes qu’il veut amener, il lui faudra organiser un référendum sur la réduction de son mandat».
Cheikh Bamba Dièye poursuit : «Voici quelqu’un qui n’a pas le courage de dire aux Sénégalais qu’il veut revenir sur sa parole. Il essaie maintenant, par des jeux intellectuels, par des aller-retour de nous mettre quelque chose dans un système, de nous enfoncer dans un truc.» Un stratagème qui, prévient-il, «n’aboutira pas». Interpellé par rapport au récent appel du président de la République à la sérénité, le chef de file du Fsd/Bj reste de marbre. «Il ne sert à rien de demander aux gens quelque chose qu’il a entre les mains. C’est à lui d’apaiser ce pays, de montrer aux Sénégalais qu’il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», estime-t-il. L’ancien ministre de la Communication est en effet convaincu qu’«il n’y aurait jamais eu de problème, de débats sur le mandat, sur les sept ou cinq ans, si Macky Sall l’avait réglé». Il invite d’ailleurs à «une crédibilisation de l’action politique».