Les importations de riz du Sénégal devraient chuter de 15% en 2015-2016 en réponse au meilleur approvisionnement du marché par le riz local, a déclaré mardi à Dakar, le ministre du Commerce.
Alioune Sarr présidait l’ouverture officielle la conférence régionale sur le thème « Améliorer les politiques d’autosuffisance en riz en Afrique de l’Ouest : défis et opportunités », organisée par l’Initiative prospective agricole rural (IPAR), le Center for le study of the economies of Africa (CSEA) et le Centre ivoirien de recherche économique et sociales (CIRES).
« Au Sénégal, la consommation de riz a été multipliée par deux entre 1995 et 2007, passant de 400.000 tonnes à 800.000 tonnes. Elle se situe à environ 1.050.000 tonnes en 2014 », a affirmé le ministre.
Il a ajouté que le riz représente 62% des importations de céréales du pays et 16% du déficit de la balance commerciale.
« Cependant, depuis 2012, l’option de mettre la production nationale de riz au cœur de la stratégie agricole a été reprise de manière plus affirmée par le gouvernement du Sénégal qui a placé l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire au rang des préoccupations majeures de la politique économique », a estimé Alioune Sarr.
La situation décrite pour le Sénégal quant à la forte augmentation de la consommation en riz est similaire au niveau de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui fait dire au ministre que « la forte dépendance aux importations est d’autant moins soutenable que le revenu des populations y est très fable ».
Pourtant, de l’avis de M. Sarr, sur le plan économique, l’agriculture représente 35% du Produit intérieur brut (PIB) régional après les services qui sont autour de 37%. A cela s’ajoute le fait que le secteur agricole demeure le premier fournisseur de main d’œuvre de l’Afrique de l’Ouest.
Selon Mme Aminata Badiane présidente du conseil d’administration de IPAR, l’objectif de la conférence qui réunit durant trois jours, décideurs, praticiens, think tank, secteur privé et donateurs, est entre autres de recueillir les points de vue et « d’identifier les lacunes dans les connaissances qui seraient à la base de futures recherches collaboratives ».