Le montant de la compensation tarifaire que l’Etat verse à la Société nationale d’électricité (SENELEC), de milliards de francs 105 milliards FCFA en 2012 , a enregistré une baisse de 100 % en 2015 , a-t-on appris auprès de ladite société, dimanche.
La SENELEC en a fait la révélation dans un document, à l’occasion des rendez-vous républicains de la Convergence des cadres républicains (CCR) de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), à Saly Portudal.
En octobre dernier, le directeur général de la société Mouhamadou Makhtar Cissé annonçait que cette compensation financière allait disparaître fin 2015, en raison d’une tendance baissière des prix du combustible.
"La baisse des prix du combustible, en particulier au cours du dernier trimestre 2014, a fortement contribué à la baisse du coût de production du kilowatt. C’est ainsi que la compensation devrait disparaître à la fin de 2015, avec la tendance baissière des prix du combustible", déclarait-il.
Le document rendu public à Saly révèle aussi que les coûts de production de la SENELEC ont baissé de 31,51 francs CFA par KWH, soit une baisse de 33%. Et pendant ce temps, la disponibilité des groupes a augmenté de 31%, note-t-il encore. La SENELEC précise que cela a été rendu possible grâce aux ‘’bonnes performances’’ au niveau de l’exploitation et à la baisse des prix des combustibles.
La société souligne que les 61 milliards de francs CFA prévus pour la compensation tarifaire ont été réorientés ailleurs, pour financer notamment le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC).
Le document signale la réalisation de ‘’nouvelles centrales de 90 mégawatts dont 30 à Kahone, 30 à Bel-Air, 10 à Boutoute et 20 avec la Mauritanie. Il y a aussi la réhabilitation de centrales pour une puissance totale de 182 mégawatts, dont 64 au Cap des Biches, 14 à Boutoute et 14 à Kahone.
Il relève que, de 2012 à 2015, il a été noté une baisse de 25% sur l’énergie non fournie et une élimination des délestages dus à un manque de combustibles, ou à un manque de capacité de production.
Le document fait état d’une ‘’bonne disponibilité du parc de production’’, de la sécurisation de l’approvisionnement en combustibles des centrales, de la construction de 29 km de ligne de 90 KV à Dakar, de 99 km de ligne de 225 KV et de quatre postes haute tension à la Patte-d’oie, à l’aéroport Léopold Sédar Senghor et à Bel-Air, pour un investissement de 56 milliards de francs CFA.
En perspectives, il est prévu, en 2016, la mise en service d’une puissance hors centrale à charbon de 247 mégawatts dont 105 à Taïba Ndiaye, 82 au Cap des Biches. A cela viendront s’ajouter les 60 mégawatts supplémentaires de la Mauritanie, une première dans l’histoire de la SENELEC, affirme son directeur général, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui intervenait dans le cadre de cette rencontre des cadres de l’APR.
Pour , 2016, il est envisagé des projets de réseaux de transport pour un investissement de 141 milliards de francs CFA et des projets de réseaux de production pour un investissement de 41 milliards de francs CFA.
2016 va être l’année de mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires (PAP 2016-2018) de la SENELEC d’un coût de 131 milliards de francs CFA, dont 40 milliards de francs CFA déjà mobilisés dans l’optique d’une amélioration de la qualité du service et des performances commerciales.
A terme, le plan de production va permettre un mix énergétique ‘’suffisamment diversifié’’ qui va permettre de sortir de la tyrannie d’un seul combustible et de renouveler ‘’complètement’’ le parc de production, dont 60% de la puissance installée aura moins de cinq ans contre 15% en 2012.
Dans le domaine de l’électrification rurale, l’objectif du gouvernement est de doubler le taux national d’électrification rurale d’ici 2017-2018. Il s’agit d’arriver à un taux de 60% avec, au moins, 30% par département afin de ‘’corriger le déséquilibre et les injustices’’.
Cela va permettre de donner de l’électricité à près de 4 700 000 Sénégalais en zone rurale en 2017, contre 1 700 000 en 2012, et d’assurer l’’accès universel à l’électricité à 100% de la population, en 2025.