La pêche artisanale sénégalaise baigne complètement dans le flou. Pour preuve, il n’y a pas aujourd’hui de statistiques viables disponibles sur les captures, les débarquements, l’état des ressources halieutiques. Ce qui pourrait faire douter les décideurs politiques sur le vrai potentiel national. Du moins, c’est ce qu’estime Gaoussou Guèye, coordonnateur du Comité d’initiative du Conseil national interprofessionnel pour la pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS), qui préconise une autre approche de gestion de la pêche. Il s’exprimait avant-hier, jeudi 7 janvier à Dakar, en marge du lancement du site d’informations Agrimediats par le Conseil renforcement accompagnement communication (CRAC).
Il faut trouver une nouvelle approche de gestion de la pêche artisanale dont les statistiques sont aujourd’hui biaisées. C’est la conviction de Gaoussou Guèye, coordonnateur du Comité d’initiative du Conseil national interprofessionnel pour la pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS), qui s’exprimait avant-hier, jeudi 7 janvier à Dakar, en marge du lancement du site d’informations Agrimediats par le Conseil renforcement accompagnement communication (CRAC). «Il faudrait asseoir un autre système de politique et une autre approche de gestion de la pêche surtout artisanale. Car il n’y a pas aujourd’hui des statistiques qui peuvent indiquer le nombre de poissons péchés et débarqués. C’est un problème qui est extrêmement complexe parce qu’il n’y a pas suffisamment d’hommes sur le terrain pour ça», nous apprend Gaoussou Guèye, Coordonnateur du Comité d’initiative du CONIPAS.
Selon lui, c’est le centre de recherche qui le faisait. «Aujourd’hui, ils sont limités en hommes et en moyens. On gagnerait alors à trouver un moyen de renforcer ce système de recherche. Pour avoir une bonne politique de pêche, il faut avoir une bonne recherche. Malheureusement, ce n’est pas tellement le cas au Sénégal», poursuit-il. «En termes de gouvernance et de transparence, il faut que l’information soit accessible. Dans le milieu de la pêche artisanale, nous ne sommes pas capables de vous dire, aujourd’hui, quel est le potentiel halieutique du Sénégal», confesse Gaoussou Guèye.
Pour lui, le simple fait que les pêcheurs sénégalais aillent pêcher dans les eaux des pays limitrophes fausse toutes les données statistiques. «Il faudrait essayer de faire une différence entre les produits débarqués et les produits péchés parce qu’aujourd’hui, de plus en plus, nos pécheurs vont chercher le poisson dans les pays limitrophes et viennent le débarquer au Sénégal. Ce qui peut fausser les statistiques. Cela peut amener même des doutes au niveau des décideurs politiques qui vont toujours croire qu’il y a des poissons au Sénégal alors que ce n’est pas le cas», signale Gaoussou Guèye.