Des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ont invité, vendredi, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES) et le gouvernement à la concertation et au dialogue en vue de trouver un accord pour une année scolaire apaisée.
Le SAES a déposé un préavis de grève, mardi dernier, pour pousser l’Etat à respecter les engagements pris dans le cadre du protocole d’accord signé en mars 2015. Le syndicat donne au gouvernement un délai d’un mois au terme duquel il se réserve le droit d’aller ‘’en grève (…) et de paralyser le système universitaire’’.
Les enseignants veulent des ‘’avancées par rapport à la revalorisation des budgets des universités, la question de la retraite et la prise en charge médicale des enseignants’’, entre autres points soulevés lors de leur dernière assemblée générale.
Les nouveaux bacheliers et les étudiants interpellés par l’APS ont tous, à l’unanimité, déploré l’éventualité d’une grève, alors que l’année universitaire vient de débuter.
Rencontrée à l’entrée de la Faculté des sciences juridiques et politiques, Aissatou Tall, une étudiante en master 2 de droit, explique que les enseignants et l’Etat doivent se concerter davantage pour sauver l’année’’. ‘’La grève n‘arrange aucun étudiant, on est actuellement en retard par rapport au programme. Il faut trouver un arrangement’’, préconise-t-elle
Etudiante en 2e année à la faculté de médecine, Yandé Faye, qui ignorait tout du préavis de grève du SAES, exhorte les deux parties à ‘’trouver d’autre moyen que la grève pour régler le problème’’. Elle plaide pour ‘’plus de concertation et de dialogue’’ pour une année scolaire apaisée.
Fraîchement arrivée à l’université après l’obtention de son bac, Bineta Séne, se dit ‘’inquiète’’ d’apprendre le préavis de grève du SAES. Tout en suivant la file qui mène au bureau des inscriptions de la Facultés des sciences et techniques, elle affirme que ‘’la grève complique les études et engendre des retards et la démotivation’’.
A la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH), Youssoupha Badji, étudiant en master 1 de histoire, déplore lui ‘’le manque de vacances causé par toutes ces grèves’’ à l’université. ‘’La grève engendre des retards et ces retards nous les rattrapons en sacrifiant nos vacances’’, déplore-t-il.
Debout devant le tableau d’affichage de la FLSH où sont listés les noms des étudiants admis lors du dernier examen, Ousmane Faye appelle ‘’l’Etat à prévenir les crises universitaires’’. ‘’Le syndicat a déposé un préavis, l’Etat peut donc anticiper sur la crise et prévenir le conflit en trouvant des solutions rapidement’’, dit-il.
Selon Ousmane Faye, ‘’les enseignants ne doivent pas aussi mettre en avant leurs intérêts et oublier ceux des étudiants qui sont souvent sacrifiés dans ces situations’’.