Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) a présenté hier son rapport sur l’état de la démocratie sénégalaise. Le document qui doit être validé par l’Institut technique de recherche (Itr) recommande au Sénégal de mieux faire surtout dans le domaine de l’emprisonnement des politiciens.
Malgré les acquis, le Sénégal peut mieux faire en matière de démocratie. C’est en tout cas, le constat fait par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), qui a présenté hier à Dakar, son rapport d’évaluation de la démocratie au Sénégal. Selon le président dudit mécanisme, le Pr Babacar Gueye, ‘’même si elle n’est pas menacée, la démocratie sénégalaise a toutefois des efforts à faire’’. ‘’La liberté d’expression est bien réelle au Sénégal. Mais nous pouvons encore améliorer cette démocratie, l’approfondir et la consolider’’, a déclaré le président de la Commission nationale de gouvernance (Cng).
Présenté hier, ce rapport d’évaluation de la démocratie sénégalaise a été axé sur quatre points à savoir la gouvernance des entreprises, le développement économique à large assise, la gouvernance politique et la gouvernance économique. Selon le directeur de l’Institut technique de recherche (Itr), Baba Ly Sall, l’évaluation de ces quatre rapports a donné un produit riche en information qui a d’ailleurs permis de jauger l’état de la démocratie sénégalaise dans un contexte national assez particulier. Ce rapport devra donc être validé par l’Itr qui estime d’ores et déjà qu’’’ à travers cette évaluation, notre pays doit identifier ses avancées et limites en matière de démocratie. ‘’Nous ne sommes pas avancés sur certaines aspects comme l’emprisonnement des politiciens mais notre système démocratique peut être qualifié de positif’’, a soutenu Baba Ly Sall.
Aussi, de l’avis du directeur de l’Itr, ‘’il y a de bonnes choses mais il y a aussi des choses à améliorer car, la démocratie est un processus, une dynamique qui appelle la mise en commun d’un certain nombre d’efforts qui nécessitent à chaque fois, d’aller un peu plus loin que ce que l’on a fait de bien’’. ‘’On peut noter une rupture démocratique de 1960 à nos jours mais les deux alternances qu’on a eues en 2000 et en 2012 sont un signe de la bonne tenue de l’Etat de droit’’, a-t-il estimé. Il souligne d’ailleurs que ‘’le Sénégal est le 18ème pays au monde à autoévaluer sa démocratie’’.
Dans un rapport récent, l’ONG Autrichienne ‘’The democracy ranking association’’ a classé le Sénégal 4ème démocratie en Afrique et 64ème au niveau mondial. Mais selon le Pr Babacar Gueye, ce classement, est le résultat d’un processus entamé depuis les indépendances.