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Accès à l’énergie : Seuls 3 ménages sur 5 ont la lumière
Publié le jeudi 7 janvier 2016  |  Le Quotidien
La
© Autre presse par DR
La Société nationale d’électricité SENELEC




L’Agence nationale de la statistique et de la démographie s’est penchée sur le quotidien des Sénégalais. Dans une enquête intitulée «A l’écoute du Sénégal», l’agence apporte une vision claire sur plusieurs secteurs de la vie économique et sociale des Sénégalais. Pour ce qui est du secteur énergétique, l’enquête révèle que sur cinq ménages, seuls trois ont accès à l’électricité.

L’accès à l’électricité reste encore un problème au Sénégal. Malgré les nombreux projets et programmes lancés par les autorités pour venir à bout du problème, les résultats restent insuffisants. Selon une enquête menée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), seuls 3 ménages sur 5 ont accès à l’électricité au Séné­gal. L’Ansd livre ces conclusion dans une étude dénommée «A l’écoute du Sénégal» portant sur les conditions de vie des ménages et réalisée entre novembre 2014 et janvier 2015 sur toute l’étendue du Sénégal. Elle souligne que «même si beaucoup d’investissements ont été faits, l’accès à l’électricité pose toujours des soucis au niveau des zones rurales contrairement aux centres urbains». En effet, l’accès à l’électricité reste inégalitaire, selon l’Ansd. Dans la région de Dakar, on constate que 96% de la population, soit plus de 8 ménages sur 10, ont accès à l’électricité. Dans les régions autres que Dakar, ce pourcentage chute à 83% alors que dans le milieu rural, l’accès à l’électricité ne concerne que 32,4% des ménages. L’enquête révèle également que 96% des ménages tirent leur électricité de la Senelec. Et c’est souvent en l’absence de la société d’électricité que les autres sources d’alimentation ont cours. Ainsi, le système solaire personnel ou le générateur n’est présent que dans 4% des ménages. Il est aussi plus présent en milieu rural où il représente 12%. «Cela peut s’expliquer notamment par la non couverture des localités de ces ménages à la source d’électricité de la Senelec, résultant que les données sur les raisons de l’absence d’électricité corroborent plus ou moins.» En effet, plus de 30% des ménages expliquent leur non raccordement par l’absence de la Senelec dans leur localité et 15,8% évoquent la cherté des frais de raccordement. En examinant les normes d’accès à l’électricité, l’Ansd constate qu’elles diffèrent également d’une zone à l’autre. Si dans 80% des cas, le non accès des ménages à l’électricité est lié au défaut d’électrification de la localité, dans la zone de Dakar, la raison dominante du non raccordement des ménages à l’électricité est le fait que le logement soit impropre. En d’autres termes, le logement ne respecte pas les normes et sécurité nécessaires au raccordement, indique l’Ansd.

Habitat
L’étude a également abordé d’autres questions, notamment l’habitat. Sur ce point, indique l’Ansd, 73,1% des ménages sénégalais sont propriétaires de leur logement dont 38,54% disposent du titre de propriété. Ces résultats sont cependant nuancés dans la mesure où selon le milieu de résidence, la répartition est très différente. En milieu urbain, par exemple à Dakar, ce sont 47,02% des ménages qui vivent en location contre 21,17% dans les autres centres urbains du pays. Par contre, en milieu rural, la quasi-totalité des ménages sont propriétaires de leur logement, soit 91,74%. Seulement, plus de la moitié, soit 58,53%, ne disposent pas de titre de propriété contre plus de 38% de ménages urbains qui disposent de titre de propriété. La location ne concerne que 20,06% des ménages. Cepen­dant, selon l’étude, la location est de loin bien plus fréquente en milieu urbain.

44,9% des ménages ont vécu une situation d’insécurité alimentaire

Au Sénégal, l’insécurité alimentaire reste un problème. Selon l’enquête menée par l’Ansd en 2014, 44,9% de ménages déclarent avoir vécu une situation d’insécurité alimentaire. Ces chiffres sont beaucoup plus importants en milieu rural où on note que 54,8% des ménages ont été confrontés à une situation d’insécurité alimentaire. Par contre, ces chiffres sont moins importants en milieu urbain avec 33,7% des ménages de Dakar qui sont concernés contre 38,4% dans les autres centres urbains. Pour faire face à ces situations, la principale stratégie développée par les ménages du Sénégal demeure l’aide d’un ami ou d’un parent, avec 48,3%, un pourcentage qui atteint 72,1% en zone rurale, suivi de la réduction de la qualité des produits qui composent l’assiette des ménages, avec 31,1% (13,4% en zone rurale) des ménages. L’Ansd explique cette situation par le poids important du milieu rural. De même, elle note que les ménages dirigés par une femme s’en sortent mieux. «La situation alimentaire est meilleure dans les ménages dirigés par les femmes, comparativement à leurs homologues hommes. En effet, 46,5% pour les premiers contre 47,6% pour les seconds ont été en situation d’insécurité alimentaire en 2014. Le même cas de figure est observé aussi bien dans les centres urbains autres que Dakar, mais aussi en milieu rural. Par contre, cette situation est inversée dans la zone urbaine de Dakar où la proportion de ménages dirigés par un homme confrontés à un manque de nourriture est de 30,5% contre 44,6% pour leurs homologues femmes», indique l’Ansd. Dans les zones urbaines de Dakar et des autres centres, la cherté des denrées ainsi que le manque de ressources sont cités comme étant les premières causes de l’insécurité alimentaire. Alors que dans le milieu rural, c’est la sécheresse et le manque de ressources qui en sont les premières causes.

Partage de toilettes

L’enquête menée par l’Ansd révèle que les ménages de l’agglomération dakaroise vivent dans la promiscuité. En atteste une pratique qui consiste à partager des toilettes. Selon l’étude, près de 32% parmi les ménages sénégalais partagent leurs sanitaires avec d’autres. Cette situation est beaucoup plus importante dans la zone urbaine dakaroise avec 41%, soit 4 ménages qui partagent leurs installations sanitaires. Dans les autres villes, ce pourcentage est de 25%, soit trois ménages et 28% en milieu rural. «Ces installations partagées sont soit publiques ou non», précise l’Ansd.

Un Dakarois dépense 3 fois plus en produits alimentaires
Un Dakarois dépense 3 fois plus en produits alimentaires qu’un résident de la zone rurale et 1,7 fois plus que le citadin des autres localités, constate l’Ansd. L’agence note que les ménages sénégalais ont effectué globalement une dépense alimentaire (consommation au sein et hors du ménage) de 49 milliards 200 millions de francs Cfa au cours de la semaine ayant précédé l’enquête. Ce taux est de 39% pour les ménages ruraux qui ont moins dépensé au cours de cette semaine. Il ressort également que pendant le mois précédant l’enquête, chaque Sénégalais, quel que soit son milieu de résidence, a dépensé en moyenne 31 mille francs Cfa, soit 312 milliards 100 millions qui ont été dépensés au total par les ménages, avec une part plus importante réservée aux dépenses de consommation pour les ménages de Dakarois, soit 46% et un peu plus du cinquième pour les autres villes. En outre, au moment où un citadin de Dakar dépense plus de 59 mille 300 francs Cfa le mois, un habitant des autres villes débourserait environ 28 mille 500 francs Cfa et celui du milieu rural 14 mille 900 francs Cfa.
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