L’ancien ministre de l’économie et des finances sous le régime socialiste d’Abdou Diouf dénonce les multiples revirements du président Macky Sall sur l’affaire de la réduction de son mandat de 7 à 5 ans. Selon Moussa Touré, cette attitude ne cache rien d’autre qu’une "nébuleuse".
"Macky Sall dit ceci aujourd’hui et demain, il dit autre chose. Et tout cela est relayé par ses thuriféraires ou ses caporaux. Le Président, de manière solennelle, avant et après son élection et jusqu’au perron de l’Elysée, a dit: "Je vais réduire mon mandat à 5 ans". Ensuite, cet engagement est devenu: je vais demander aux Sénégalais ce qu’ils en pensent. Ensuite, à l’Assemblée nationale, au Conseil constitutionnel", rappelle Moussa Touré, ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire uouest africaine (UEMOA), dans les colonnes de l’Observateur.
Pour le président du parti politique "Cet Jarin Sa Ma Reew", le débat tel qu’il est en train de se passer autour de cette question risque de constituer un désaveux pour les constitutionnalistes sénégalais. Moussa Touré fait référence au débat entre experts du droits sur le caractère exécutoire ou non de l’avis que pourrait fournir le Conseil constitutionnel au président Sall.
"... Cette affaire ne grandit pas nos éminents constitutionnalistes. Ça va dans tous les sens. On peut être agrégé, docteur d’État, entre autres, mais si à la base on a pas la rigueur et la sérénité nécessaires, ça crée ce qu’on observe, c’est-à-dire ces espèces de pyromanes, d’électrons libres qui se répandent dans tous les sens. Moi, je souhaite être le maître à penser de mes collaborateurs, plutôt que l’inverse. C’est dommage que ce soit l’inverse qui se passe avec Macky Sall", analyse Moussa Touré.