Le président de la République est loin de la réalité que vivent les Sénégalais. C’est du moins la conviction du leader du Grand Parti. Malick Gackou estime par ailleurs que si Macky Sall peine à fixer la date du référendum, c’est parce qu’il a peur de perdre la prochaine élection présidentielle.
C’est un Malick Gackou acerbe et très critique à l’endroit du régime de Macky Sall qui a présidé avant-hier à Pikine un atelier départemental d’échange et de partage sur les visions et les orientations du Grand Parti (GP). Selon le président du GP, sa formation politique est davantage déçue du discours de fin d’année du chef de l’Etat. D’après l’ex-numéro deux de l’AFP, le président de la République n’a pas encore manifesté sa volonté de respecter sa promesse de réduire son mandat. L’organisation du référendum non plus n’est pas claire dans la tête de Gackou.
‘’Cela est inacceptable et inadmissible. Le Sénégal qui est un exemple de démocratie ne mérite pas ça. C’est pour cela que j’en appelle au gouvernement pour que les conditions du respect de la parole du Président soient mises en place afin que le Sénégal puisse savoir à quelle date ce fameux référendum va être organisé pour amorcer les bases des reformes institutionnelles, mais également organiser les élections’’ a invité M. Gackou.
Selon lui, le régime peine à fixer la date des élections parce qu’il n’est pas sûr de lui-même. ‘’Je peux vous dire ici que le président de la République a peur des élections de 2017, parce que si tel n’était pas le cas et que son bilan est si séduisant qu’il le dit, et bien évidement, il allait organiser des élections. Tout le monde sait que ce bilan, n’est pas comme il le décrit. C’est à cause de cela, qu’il a envie d’attendre, mais le peuple sénégalais ne le laissera pas faire. C’est sûr et certain’’, promet l’ancien ministre du commerce.
‘’Des réponses appropriées n’ont pas été apporté par le chef de l’Etat’’
Par rapport au discours du chef de l’Etat, le responsable du Grand parti dit être resté sur sa faim. ‘’Je voudrais dire ma profonde déception par rapport à ce discours parce que je pense que le président de la République devrait dire aux Sénégalais comment régler la question du chômage, de la santé, de l’éducation, assurer à la jeunesse de notre pays un avenir,… Malheureusement, nous avons constaté que sur toutes ces questions, des réponses appropriées n’ont pas été apportées par le chef de l’Etat’’, a pesté l’ancien président du Conseil régional de Dakar.
De son point de vue, après 3 ans de magistère, Macky Sall devrait être en mesure de dire à ses concitoyens par quelle voie le pays devra passer pour atteindre l’émergence tant prônée. ‘’Aujourd’hui, nous voyons que notre pays s’engouffre davantage dans la pauvreté, la précarité, partout on constate que le pays est extrêmement pauvre. Face à une telle situation, les attentes du peuple sénégalais par rapport au discours du président de la République, c’est qu’il leur dise, voilà la situation de notre pays, et non de leur dire que tout marche très bien comme dans le meilleur des mondes possibles. Ce qui n’est pas le cas’’, soutient-il.
‘’Un taux de croissance économique très fallacieux’
Avant d’ajouter avec un brin d’ironie : ‘’J’ai l’impression que dans ce pays, quand le gouvernement dit bien, c’est parce qu’il pense mal. C’est la raison pour laquelle, nous disons non à ce taux de croissance qui est un taux de croissance économique très fallacieux, inventé juste pour agrémenter une sauce à la Macky. Je pense que le gouvernement devrait prendre les Sénégalais au sérieux et répondre de manière sérieuse aux préoccupations de la population et aux perspectives du développement de notre pays’’.
A ceux qui doutent des capacités de sa nouvelle formation politique, il promet une victoire comme preuve. ‘’Je peux vous dire ici que, quelles que soient les élections qui seront organisées dans ce pays, le Grand parti y participera pour les gagner. Nous sommes dans un parti politique organisé, discipliné, nous sommes en train d’organiser les instances. On est en train de se massifier’’ a-t-il insisté.
Par ailleurs, il a annoncé que le GP compte ouvrir le siège de son parti. Il compte aussi terminer sa tournée politique dans les 6 autres régions du pays, avant d’attaquer sa tournée internationale. ‘’Le congrès du GP sera organisé en avril prochain. Et c’est à la suite de ce congrès que le Grand parti va dire si oui ou non il sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais ce qui est sûr, c’est que le GP est né pour conquérir le pouvoir et non pour être derrière quelque parti politique que ce soit. Il est né pour être devant, régner sur le Sénégal, pour diriger ce pays et pour permettre au Sénégal d’être un pays de référence dans le monde’’, a conclu un Malick Gackou optimiste.