Plusieurs journaux sont revenus lundi sur le débat relatif à la durée du mandat du président Macky Sall qui, élu pour sept ans sur la base de la Constitution, a promis lors de la campagne électorale de 2012 d’exercer un quinquennat.
Ce débat a été relancé par l’annonce de 15 réformes constitutionnelles prévues par le chef de l’Etat, lors de son discours de Nouvel An.
Le Quotidien publie "les plaidoiries" des constitutionnalistes Ismaïla Madior Fall et Babacar Guèye, qui sont en désaccord sur la tenue d’un référendum sur la réduction ou le maintien du septennat.
Macky Sall a choisi de "consulter" le président de l’Assemblée nationale et le président du Conseil constitutionnel sur la question, selon son ministre-conseiller, Ismaïla Madior Fall.
Le Quotidien pose alors la question de savoir si la décision du Conseil constitutionnel sera un "simple avis" ou une "décision judiciaire".
"Les avis rendus par le Conseil constitutionnel lient le président de la République", répond M. Fall.
Babacar Guèye dit le contraire : "C’est juste un avis, qui ne lie pas le président de la République."
Cet enseignant à la faculté de droit de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar va plus loin, en affirmant qu’"à son corps défendant, il (Macky Sall) fera un mandat de sept ans, car il n’y a pas d’autres solutions".
L’As semble dire la même chose en évoquant "l’impossibilité du président Macky Sall de s’appliquer le quinquennat, malgré sa volonté", car "il est lié par l’arrêt du Conseil constitutionnel, qui peut s’opposer à sa volonté de réduire son mandat".
"La prochaine présidentielle [est] entre les mains des cinq sages", titre L’Observateur, en faisant allusion aux cinq membres du Conseil constitutionnel, qui sont, selon ce journal, "des boucliers" de Macky Sall.
Le même journal se fait l’écho de l’avis du spécialiste du droit constitutionnel Abdoulaye Dièye : "Il n’y a aucune obligation pour le président de la République de suivre l’avis du Conseil constitutionnel."
Le Témoin Quotidien aussi s’est intéressé à ce débat, en demandant à un autre constitutionnaliste, Ababacar Guèye, ses avis sur les 15 réformes constitutionnelles évoquées par Macky Sall sur le rôle des partis politiques, la création du Haut conseil des collectivités locales, etc. "La restauration du quinquennat est un début de concrétisation de l’engagement électoral du chef de l’Etat", affirme M. Guèye.
"La controverse s’installe", titre Sud Quotidien, qui se fait également l’écho de ce débat que Le Quotidien considère comme "le référendum des constitutionnalistes", en donnant la parole aux spécialistes du droit constitutionnel Pape Demba Sy, Babacar Guèye et Ismaïla Madior Fall.
"La polémique enfle sur la question de la réduction du mandat présidentiel et la saisine du Conseil constitutionnel", constate Sud Quotidien.
L’As affirme que l’ancien Premier ministre Aminata Touré, "envoyée spéciale" du président Macky Sall, et le ministre-conseiller Ismaïla Madior Fall sont "en mission commandée", leur objectif étant la "non-réduction du mandat du président Macky Sall".