Dans un entretien accordé à L'Equipe, Pape Diouf porte un regard sans concession sur le club dont il fut le président jusqu'en juin 2009. Morceaux choisis.
1. Bielsea et Michel dans le même sac
"Moi, je ne les aurais pas engagés." C'est la phrase choc de cet entretien : Pape Diouf affiche un scepticisme certain à l'égard de Marcelo Bielsa et de Michel, les deux derniers coaches choisis par l'OM. Plus globalement, l'ancien président du club phocéen minimise l'impact de ces "entraîneurs (qui) peuvent tout changer". "Je crois d’autant moins en eux, quand ils ne savent pas s’exprimer dans la langue des joueurs."
3. Bielsa, trop libre pour être un héros
"La deuxième a été de dire que Bielsa avait été le sauveur. Mais le sauveur de quoi ? Déjà, on l’a trouvé sur le marché. Ce qui n’est pas le cas des très grands entraîneurs."
Encore un tacle pour El Loco. Le technicien chilien était effectivement libre lorsque l'OM l'a choisi pour succéder à José Anigo. Avant de claquer subitement la porte, l'unique saison marseillaise de Bielsa a pourtant été une réussite.
4. Lassana Diarra, un vrai coup de chance
"Quand on me dit que c’est une action géniale, j’ai envie de renvoyer ceux qui me le disent à un certain Marcel Pagnol qui écrivait : 'Tout le monde savait que la chose était impossible. Un imbécile est venu, ne le savait pas et l’a réussi.'"
Pape Diouf "reconnaît" que Lassana Diarra est "une très bonne recrue" pour l'OM. Mais pas au point d'admettre que les dirigeants actuels ont eu du flair en enrôlant un joueur "qui était devenu l’objet d’une méfiance absolue".
5. Aucun compte à régler
"Je ne suis pas aigri. Les gens peuvent parler d’aigreur si cela leur chante. On n’aurait pas le droit de parler quand on quitte un endroit ? Moi, je parle."
Promis, juré : Pape Diouf a tourné la page de son éviction, en juin 2009. Mais il ne manque jamais une occasion de pointer du doigt les errements d'un club dont il fut le président durant cinq ans.
6. Pas de retour en vue, à moins que...
"Il y a peut-être deux conditions qui pourraient me faire changer d’avis. La première ce serait d’être approché par un investisseur qui peut donner au club une nouvelle puissance. Une puissance financière presque parisienne. Cela serait alors tentant. La deuxième raison qui pourrait me faire replonger, c’est que l’OM tombe tellement bas qu’il faille le ramasser à la petite cuillère et qu’il n’y ait personne pour le faire."
Diouf l'assure : "non, non, (il) ne se voit pas revenir à l’OM". Sauf si les circonstances l'exigeaient. Alors là, il "pourrait peut-être, non pas (se) sacrifier, mais (se) mobiliser pour faire repartir ce club". "Mais, conclut-il, les deux cas me paraissent assez improbables".