Papa Massata Diack, le fils de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf), Lamine Diack, a nié lundi avoir reçu de l’argent de l’ex-président de la Fédération d’athlétisme de Russie, Valentin Balakhnichev, pour couvrir des scandales de dopage. Sur les accusations de son père, il estime que cela est dû au «poids de l’âge».
Cité dans l’enquête visant son père en France pour corruption, Papa Massata Diack a affirmé que les déclarations de son père, âgé de 82 ans, étaient dues au «poids de l’âge». «Dans l’affaire de corruption dont on a parlé, il n’y a rien de clair. Car, on a parlé d’un message du 29 juillet 2013 pour le financement de la campagne de 2012 au Sénégal. Il n’y a rien de cohérent dans tout ça. Sur cette affaire de corruption, mon père à peut-être parlé sous le poids de l’âge», a dit Pape Massata Diack sur la Radio Futurs Médias (Rfm, privée). Et de poursuivre : «Depuis un moment, je n’ai plus de contact avec mon père à cause de la restriction qui lui a été servie. Je suis responsable du marketing depuis 15 ans. Le président Diack m’a demandé de venir l’aider et je suis obligé d’aller trouver le financement sans cela, je ne serai pas payé. En tant que consultant, il fallait explorer les contacts à ma disposition.»
«Je n’ai reçu aucun argent de Balakhnichev»
«Je n’ai reçu aucun argent des mains de (Valentin) Balakhnichev. Ce qui me lie à Balakhnichev, c’est un contrat commercial sur lequel nous devons tous les deux aider l’Iaaf à trouver des sponsors au niveau de la Russie», a-t-il dit.
Avant d’ajouter : «C’est avec nos commissions que nous avons pu puiser de quoi appuyer le président Diack, contrairement à ce qui est dit que c’est une extorsion de fonds à des athlètes», a démenti Papa Massata Diack. «Le contrat avec la Russie date de 2007 pour cette circonstance. Ce n’est pas un contrat fait pour cette circonstance. Donc, je pense que c’est là où c’est diffamatoire et même réducteur de dire que Lamine Diack a fait un deal pour des cas de dopage», a-t-il précisé. Papa Massata Diack assure qu’en quittant la présidence de l’Iaaf, le 31 août dernier, son père n’a laissé aucun cas de dopage en suspens.
«Prêt à m’expliquer avec la justice, au Sénégal mais pas en France»
«Nous avons eu un accord avec les autorités russes par l’intermédiaire de la Fédération d’athlétisme russe qui a proposé à Lamine Diack de l’appuyer, s’il était candidat à la Présidentielle du Sénégal», a dit Papa Massata Diack, agent de marketing sportif. Il estime que la manifestation de la vérité devra se faire à travers une «enquête sereine». «Si les enquêteurs veulent exactement savoir ce qui s’est passé, affirme-t-il, ils auront des documents, des contrats, des relevés bancaires en bonne et due forme, sans pourtant aller à la calomnie.» «C’est là où l’enquête a été biaisée», a-t-il estimé, soulignant que «les enquêteurs français ont choisi la calomnie et la fuite de documents à travers la presse, en violation du secret de l’instruction».
«Je n’ai jamais participé à un financement des opposants»
Le fils de l’ancien président de l’Iaaf s’est dit prêt à répondre à la justice, mais au Sénégal. «Oui il est (possible) d’envoyer une commission rogatoire. Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français», a-t-il déclaré à la Rfm. «Je suis tout à fait serein. Au bout de l’enquête, beaucoup de surprises vont être révélées, a-t-il poursuivi. Les gens ont voulu dire qu’on a couvert des cas de dopage contre un financement occulte. Je n’ai jamais participé à un financement des opposants. Je n’ai reçu aucun argent des mains de Valentin Balakhnikev.» Le président de la Fédération russe, selon les aveux de Lamine Diack, a versé 1,5 million d’euros, en échange du silence de l’Iaaf sur les athlètes russes dopés.
Bras droit de Coe : Nick Davies démissionne
Nick Davies, le directeur de cabinet de Sebastian Coe, le président de l’Iaaf, a annoncé mardi qu’il démissionnait. Il était mis en cause dans l’affaire de corruption qui secoue actuellement l’instance. Un mail envoyé à Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, l’ancien président de l’Iaaf, montre que Davies avait eu connaissance des cas de dopage d’athlètes russes couverts par l’Iaaf.
Avec Rfm
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