Situé à l’angle Est de la grande mosquée de Médina Baye, devant la salle des prières, le mausolée de Cheikh Ibrahima Niasse est pris d’assaut ce mercredi, jour du Gamou, commémorant la naissance du prophète Mohammed (PSL), par les fidèles venus de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, a constaté l’APS.
Le mausolée de Baye Niasse, qui a été rénové avant le Gamou, attire de nombreux pèlerins venant de toutes parts. Le sommet en couleur dorée et le cadrage argenté avec au dessus des vitres en vert et sur lesquelles est gravé ‘’Mouhamadou Rassoulalah, alhamdoulilah’’ (Mohammed est le messager d’Allah, merci Allah) donnent au site, les allures d’une belle vitrine.
En dessous des vitres vertes, la surface des murs est ornée d’arabesques de couleur dorée. Le sol est recouvert de tapis, sur lesquels les visiteurs jettent plusieurs pièces et billets d’argent.
Dans la salle, des lumières et des ventilateurs entourent le mausolée et prolongent la vue vers de belles décorations orientales au niveau du toit en forme de voûte céleste.
La résonance des zikr et des récitals de poèmes de Baye Niasse se mêle aux bruits des vendeurs de chapelets, bonnets et autres objets religieux.
L’affluence est à son comble en cet après-midi, dans la grande cour de la mosquée de Médina Baye.
Plusieurs files d’attente se forment devant le mausolée de Baye Niasse, point d’attraction en raison de la rénovation qu’il a subie avant la célébration du Maouloud.
Les femmes, jeunes et veilles, d’un côté, les hommes, tous âges confondus, de l’autre. Ces fidèles qui ‘’s’arment de foi’’ pour garder leur mal en patience, sont orientés par des jeunes en tenue, pour éviter les bousculades devant le mausolée. Ces jeunes sont des membres du Comité d’organisation et de manifestation des activités de la Fayda (COMAF).
A l’extrême Est, à l’intérieur de la salle où se trouve le mausolée, une foule d’étrangers facilement reconnaissables à leur accoutrement, leur façon de prier et le rythme de leur Zikr (chants religieux). Ils sont autorisés à s’asseoir en face de la grille qui sépare le mausolée des visiteurs.
Entre autres étrangers, cette foule est composée de ‘’Ghanéens, de Nigérians, de Nigériens, de Togolais et de Guinéens’’, confie Lamine Sarr, la cinquantaine. Il est l’un des préposés à la sécurité. En cela, il veille surtout à éviter les télescopages dans la salle qui abrite le mausolée du saint homme et dont la dimension internationale de l’œuvre se ressent à chaque Maouloud.
Dans ce groupe, certains récitent le Coran, tandis que d’autres égrènent leur chapelet, ou invoquent en chantant Allah, le prophète ou encore Baye Niasse.
Lamine Sarr ne cesse de demander aux nombreux visiteurs d’’’avancer afin que ceux qui attendent dehors puissent avoir accès’’ au mausolée. Sa voix se mêle parfois à celle d’un Nigérian au visage ridé.
Un groupe accompagnant le moukhadam (érudit) mauritanien Cheikh Yakhouba Fall est introduit dans le mausolée. Le Cheikh, avec quelques-uns de ses disciples, franchit les grilles et entre directement dans le mausolée que ‘’seuls des privilégiés ont l’honneur de toucher’’.
Ce groupe composé d’une dizaine de personnes, habillées toutes en grand boubou blanc et coiffées d’un ruban de même couleur autour de la tête, caressent leur chapelet au contact de la grille argentée du mausolée’’.
‘’Je ne peux pas vous dire ce que j’ai ressenti à l’intérieur du mausolée. C’est tout le secret de Cheikh Ibrahim Niasse’’, dit le chef religieux mauritanien à sa sortie du mausolée.
Shaïbou Aboubacar, venu du Niger, semble se perdre au milieu d’une foule nombreuse. Il est à la recherche d’une personne pour s’orienter. Son but est d’accéder à l’intérieur du mausolée, un lieu symbolique réservé aux autorités religieuses et aux personnalités publiques locales ou étrangères.
Ayant fait le tour des organisateurs en vain, il fait contre mauvaise fortune bon cœur. Coiffé d’un bonnet, il s’agenouille derrière les grilles. Les deux mains levées vers le ciel, le chapelet pendant sur la main droite, il psalmodie dans un silence trahi par un bruit indescriptible, du fait du claquement de ses lèvres.
Plusieurs autres étrangers debout devant les grilles du mausolée, appellent les photographes pour immortaliser ce ‘’moment spécial de leur vie’’. D’autres se donnent à cœur joie, en prenant eux-mêmes des photos avec leurs téléphones portables.
Mohammed Fall, un ressortissant mauritanien, vient de sortir du mausolée de feu Imam Hassan Cissé, tout en larmes.
‘’J’ai vu Imam Hassan pour la dernière fois, lors d’une de ses visites en Mauritanie, juste avant son décès. Depuis lors, c’est la première fois que je viens à Médina Baye. Ce souvenir a rempli tout mon être, c’est pourquoi je pleure’’, dit-il, la voix empreinte d’émotion.
Hommes, femmes et enfants, venus de toutes les régions du Sénégal, des pays d’Afrique, d’Amérique mais aussi d’Europe continuent malgré la poussière à faire la queue pour accéder au mausolée de Cheikh Ibrahima Niasse.
Il a fondé le mouvement Faydha Tidjaniyya, une des plus importantes organisations musulmanes au monde qui revendique des centaines de millions de disciples.