La chambre criminelle de Matam a condamné, mardi, l’accusée Hawa Diomboyla, à 5 ans de travaux forcés pour infanticide, a appris l’APS.
Les faits pour lesquels l’accusée est traduite devant la cour de la chambre criminelle qui remplace la cour d’assises, remontent au 22 octobre 2013.
Ce jour-là, Hawa Diomboyla, âgée de 25 ans, divorcée et mère de trois enfants accouche d’un bébé qu’elle jette dans la fosse septique de son voisin, Thierno Diaw. C’est ce dernier d’ailleurs qui découvrira par la suite le corps de la victime.
Devant les enquêteurs, l’accusée a reconnu les faits, en précisant que le nouveau-né était de sexe féminin. Selon elle, ‘’l’enfant était bien vivant et avait même crié à sa naissance’’.
Hawa Diomboyla a déclaré qu’elle a accouché dans les toilettes de son voisin, où elle dit avoir jeté par la suite le bébé dans une fosse septique.
L’avocat général a requis une peine d’emprisonnement de 10 ans de travaux forcés. Il a indiqué que les cas d’infanticide enregistrés à Matam s’expliquent par la forte émigration notée dans cette région, dont de nombreux ressortissants vivent à l’étranger. Il n’en pense pas moins que ce phénomène doit être sévèrement puni par la loi.
L’avocat de la défense a pour sa part plaidé pour l’acquittement de son client au bénéfice du doute. Me Mamadou Ciré Bâ soutient que l’examen clinique ne pouvait pas déterminer la cause de la mort de l’enfant.
‘’La variation des déclarations faites par ma cliente à l’enquête préliminaire, au juge d’instruction et à la barre prouve qu’elle est psychiquement malade’’, a dit l’avocat.
Hawa Diomboyla a été finalement condamnée à 5 ans de travaux forcés par la chambre criminelle de Matam, qui l’a reconnue ainsi coupable d’infanticide.