Le Pds et ses alliés donnent rendez-vous au régime de Macky Sall après le Maouloud prévu mercredi pour faire libérer Oumar Sarr. Mamadou Diop Decroix et ses camarades dénoncent d’ailleurs le «silence» de l’Assemblée sur cette «violation flagrante» de la Constitution qui protège le député qui est en session.
Le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) qualifie l’emprisonnement de Oumar Sarr de «violation flagrante de l’article 61 de la Constitution». Dans un communiqué, les leaders de l’opposition soulignent, en effet, que cette disposition «interdit qu’un député soit poursuivi, en cours de session, sans l’autorisation de l’Assemblée nationale». Ils s’indignent d’ailleurs du «silence» de Moustapha Niasse et des députés de la majorité sur cette «violation grave des prérogatives de l’institution parlementaire qu’ils sont censés incarner».
Le Pds et ses alliés indiquent que «si Macky Sall espère avec ces arrestations détourner l’attention des Sénégalais du scandale international que constituent les aveux de Lamine Diack, c’est peine perdue». Le Fpdr reste convaincu que les aveux de l’ancien président de l’Iaaf «engagent la responsabilité des leaders de Benno bokk yaakaar actuellement au pouvoir et de Macky Sall en premier lieu quant à l’utilisation de l’argent sale pour financer leur accession au pouvoir».
Le front donne rendez-vous après le Gamou pour, dit-on, obtenir «la vérité sur les aveux de Lamine Diack, la libération des détenus politiques et le respect des libertés, la satisfaction des revendications légitimes des forces sociales». Ce, parce que, lit-on dans le communiqué, «tout le Peuple sénégalais exige que la lumière soit apportée par les concernés devant la justice sénégalaise». A défaut, avertit-on, «il reviendra aux citoyens détenteurs en dernier ressort de la légitimité populaire d’intervenir massivement pour obtenir l’identification et la sanction des coupables».
En tous les cas, l’emprisonnement du secrétaire général adjoint du Pds et la convocation à la Dic de trois journalistes du groupe D-Médias constituent à leurs yeux «une nouvelle manifestation de la gouvernance fébrile, brutale et vindicative» du Président Sall qui, «en trois ans, a ramené le Sénégal à l’âge de la pierre taillée sur le plan de la démocratie et des libertés». Le Pds et ses alliés rappellent d’ailleurs que depuis plusieurs mois, «Toussaint Manga et une trentaine de jeunes responsables» libéraux sont détenus «arbitrairement sans aucune forme de procès». Et aujourd’hui, constatent les leaders, «après le candidat du Pds, Karim Wade, Macky embastille Oumar Sarr, coordonnateur de ce parti».