Analog Africa sort une nouvelle compilation, « Sénégal 70 ». Et encore une fois, c'est du bel ouvrage.
C’était un temps déraisonnable. Les Jackson Five et James Brown enflammaient le stade Demba-Diop de Dakar, Claude François, Johnny Hallyday ou la star cubaine Johnny Pacheco venaient applaudir les grands groupes locaux, et parfois taper le bœuf avec eux… La toute nouvelle compilation du label allemand Analog Africa, spécialisé dans la réédition de musique africaine, exhume les pépites du tournant des années 1970. Une époque décoiffante qui a vu naître la musique sénégalaise moderne.
Les grandes formations sénégalaises (Orchestre Laye Thiam, Orchestra Baobab…) ne se contentaient pas de copier le son et la pachanga ou le funk et la soul importés des Amériques. Sous l’influence du président Senghor, ces importations étrangères étaient « africanisées ». Des sons et des rythmiques traditionnels venaient s’insérer dans les standards venus d’ailleurs, les percussions comme le tama se mêlaient aux orgues électriques, et le wolof s’imposait progressivement au micro.
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