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Essoufflement de la traque des biens: Le Pds accuse, le pouvoir tempère
Publié le lundi 21 decembre 2015  |  Sud Quotidien
L`effervescence
© aDakar.com par DF
L`effervescence au siège du Pds à la veille de l`arrivée d`Abdoulaye Wade
Dakar, le 23 avril 2014- Les responsables et militants du parti démocratique sénégalais se mobilisent pour réserver un accueil exceptionnel à leur leader Abdoulaye Wade. L`ancien président sénégalais est attendu à Dakar, le mercredi 23 avril dans l`après midi. Déjà au siège du Pds, c`est l`effervescence. Photo: Oumar Sarr, coordonnateur du PDS




Le ralentissement noté dans la traque des biens supposés mal acquis ne laisse guère indifférents les responsables du pouvoir et de l’opposition. Interpellés sur le sujet, Mayoro Faye, membre du comité directeur du Parti démocratique sénégalais a accusé le pouvoir de Macky Sall de tourner la page de cette politique sélective de reddition des comptes après la condamnation de Karim Wade. De son coté, Seydou Gueye, a justifié ce silence par le fait que la traque des biens supposés mal acquis n’est pas une affaire de communication.

Lancée en grande pompe au lendemain de la seconde alternance politique à la tête de l’État, la traque des biens supposés mal acquis est-elle devenue un sujet tabou au Sénégal ?

En effet, après le tintamarre qui a accompagné le lancement de cette procédure qui visait 25 responsables libéraux, le silence a fini de s’installer dans ce dossier. Depuis quelques temps, on n’en entend presque plus parler. Aussi bien du côté du pouvoir que de celui de l’opposition, c’est le silence radio. Interpellé hier, sur ce calme, Mayoro Faye du comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) a accusé le pouvoir de Macky Sall d’être responsable de ce ralentissement. «C’est le gouvernement de Macky Sall qui a tourné la page de la traque des biens supposés mal acquis. Depuis l’emprisonnement de Karim Wade, on dirait que la Cour de répression de l’enrichissement illicite est en agonie. Au lieu de l’enterrer, Macky Sall, son ministre de la Justice et certains de ses conseillers sont en train de parler de réforme de la Crei», a asséné le partisan de Me Wade.

Poursuivant son propos, Mayoro Faye a affirmé que le silence est du côté du pouvoir. «La cible qui était notre candidat, Karim Wade, a été emprisonnée. Aujourd’hui, Macky Sall veut tourner la page de la Crei parce que cette Cour n’a pas fait bonne presse. Et, que l’opinion nationale comme internationale rejette cette monstre judiciaire. C’est pour cela que ceux qui sont censés animer la traque des biens supposés mal acquis ont freiné leur ardeur et ce n’est pas nous. Nous, nous continuons à réclamer et à exiger la libération de notre candidat, Karim Wade sans condition parce qu’il est un Sénégalais en détention arbitraire».

«C’est le pouvoir qui veut nous emmurer dans un silence de cimetière en ce qui concerne ce dossier parce qu’il ne sent plus à l’aise. Nous continuons à demander tous les jours la libération de Karim Wade mais aussi à dire aux Sénégalais : regardez ceux qui étaient cités dans cette liste de la Crei et qui devaient être entendus par cette Cour, ils sont en train de collaborer avec le président Macky Sall, notamment Ousmane Ngom qui a voyagé récemment avec le chef de l’État et qui semble être en parfait accord avec lui», ajoute encore Mayoro Faye.

Prenant le contrepied du responsable libéral, Seydou Guèye, ministre porte-parole du Gouvernement justifie ce silence par le fait que la traque des biens supposés mal acquis n’est pas une affaire de communication. «Ce sont des procédures déclenchées par la justice qui est maîtresse de son rythme et qui détermine son agenda de travail. En tout cas, il est évident pour le président Macky Sall que la question de la bonne gouvernance est inscrite au cœur de son action à la tête du Sénégal. Parce qu’il reste convaincu que la bonne gouvernance contribue aux politiques de développement, elle est une condition même de notre développement», rassure Seydou Gueye.

Avant d’ajouter : «Maintenant, si on est sur le registre de la communication, on peut constater que l’intensité médiatique de cette affaire au tout début n’est pas de même nature que la situation actuelle. Je pense que c’est le climat qu’il faut avec la justice. Il faut de la sérénité pour pouvoir aller au fond de ces dossiers».
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