Le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) veut que des réformes soient apportées au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Le Roppa profite de la rencontre ministérielle de l’Omc qui se tient du 15 au 18 décembre à Nairobi au Kenya pour mener le plaidoyer auprès des autorités.
Une rencontre ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (Omc) se tient depuis le 15 décembre à Nairobi au Kenya. Au moment où les acteurs sont en conclave, les membres du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) mènent le plaidoyer pour obtenir des réformes de l’Omc, l’organe mondial qui régule le commerce international. Ses représentants au Sénégal ont fait face à la presse hier au siège du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) pour dénoncer cette manière de faire de l’organisation mondiale du commerce.
Pour Saliou Sarr, membre du conseil d’administration du Cncr, l’Omc fixe les prix des différents produits (la viande, le lait) sans tenir compte des niveaux de développement des pays. Même le prix de l’arachide au Sénégal, c’est elle qui la fixe. L’organisation ne respecte pas, à son avis, l’équilibre des forces. Ce qui fait que les produits des pays pauvres n’arrivent pas à concurrencer ceux des pays développés qui sont fortement subventionnés et ont des prix de revient moins élevés.
Le respect des règles de l’Omc a des conséquences néfastes sur les économies des pays pauvres, renseigne M. Sarr. L’Afrique reçoit des pays développés des produits de mauvaise qualité qui viennent concurrencer la production locale. ‘’On ne boxe pas dans la même catégorie que les Européens ou les Américains. On ne peut pas être dans un marché mondial où on nous interdit d’intervenir’’, fustige le membre du Cncr. L’Afrique n’a pas encore atteint son autosuffisance alimentaire et importe plus de 60% de ses produits alimentaires. A côté, l’Europe et les États-Unis disposent déjà de leur marché régional avec un niveau de souveraineté alimentaire de plus de 80%. Face à cette situation, les producteurs agricoles appellent les chefs d’Etat et de gouvernement du continent à plaider pour que ces réformes puissent être appliquées pour ‘’un développement équitable’’.
Ainsi, les réformes demandées par le Roppa concerne les ‘’exceptions agricoles du Gatt sur la protection à l’importation’’, la ‘’définition du dumping dans le Gatt et l’accord anti-dumping’’, la ‘’réécriture de l’article 9 de l’ASA’’, ‘’l’abolition de la distinction des subventions dans l’ASA’’ et le ‘’changement des règles de l’ASA sur les stocks publics’’.
Sur toutes ces questions, le Roppa veut des réformes pour permettre aux producteurs africains de pouvoir écouler leurs productions. Si ces réformes ne sont pas apportées, alerte Saliou Sarr, les producteurs africains ne vont jamais vivre de la sueur de leur front.