Modou Diagne Fada, le président du Groupe parlementaire des « Libéraux et démocrates », est prêt à céder la direction du pôle de l’opposition parlementaire afin de mettre un terme à la crise qui s’est emparée de celui-ci, depuis l’élection du dernier bureau de l’Assemblée nationale. Toutefois, cette disposition de Modou Diagne Fada de se retirer de la tête du groupe, fruit de la médiation entamée par Touba, la société civile voire Imam Mbaye Niang, est assujettie à des conditions pratiquement non «négociables». Il s’agit notamment du retrait de la candidature d’Aida Mbodji à la tête du groupe parlementaire de l’opposition, de la non-candidature d’Oumar Sarr à la direction du même groupe, voire de la préservation des postes de vice-président du groupe (Fatou Thiam) et de président de la Commission Communication (Mamadou Haj Cissé).
Le bras de fer qui oppose Modou Diagne Fada et la direction du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour le contrôle du groupe parlementaire de l’opposition pourrait connaître un dénouement heureux. A la condition que Me Wade et ses alliés de l’opposition (Rewmi, Ucs, Bokk Gis Gis, And jef, Fsd/Bj) acceptent les…conditions posées par Modou Diagne Fada et cie pour céder la direction du groupe parlementaire.
Selon en effet des sources proches des acteurs en lice dans cette crise qui a durablement affecté le fonctionnement de l’Assemblée nationale, Modou Diagne Fada est disposé à lâcher les rênes du groupe parlementaire des « Libéraux et des démocrates » qu’il dirigeait de nouveau, depuis le renouvellement du bureau de l’Assemblée pour cette année parlementaire. Cette nouvelle posture de Fada serait, selon ces mêmes sources, la conséquence directe de la médiation entreprise à la fois par les autorités religieuses de Touba, par la société civile et par l’imam Mbaye Niang, député et patron du Mrds (mouvance présidentielle), afin de dénouer la crise profonde qui touche le pôle parlementaire de l’opposition.
Seulement, selon une source proche de Modou Diagne Fada, celui-ci que l’idée de s’accrocher au poste n’a jamais effleuré l’esprit n’accepte de céder le fauteuil de président du groupe parlementaire que si ses adversaires concèdent à certaines conditions qu’il tient à faire prévaloir. La première condition posée par Fada veut qu’à son départ du groupe de l’opposition, Aida Mbodj ne soit pas intronisée à la tête du pôle en question.
Pour l’ancien ministre de la Santé et actuel président du Conseil départemental de Kébémer, il n’est pas question que son homologue de Bambey prenne sa succession à la direction des « Libéraux et démocrates ». Au contraire, Modou Diagne Fada impose qu’on trouve un président de consensus pour le remplacer, mais pas la candidate choisie par Me Abdoulaye Wade. Dans la même dynamique, il apparait également que la candidature d’Oumar Sarr, le coordonnateur du Pds, à la direction du groupe parlementaire est catégoriquement rejetée. Mais, cette fois, le véto émanerait plutôt des alliés de Modou Diagne Fada et autres frondeurs du parti libéral.
Outre le refus d’Aïda Mbodj pour lui succéder à la tête du groupe parlementaire de l’opposition, Modou Diagne Fada a aussi mis une autre condition sur la table. Cette fois, le responsable libéral exige, pour céder son fauteuil, la préservation des postes de vice-président du groupe et de président de la Commission Communication. Des postes actuellement occupés par ses principaux partisans, à savoir Fatou Thiam (vice-présidente du groupe) et Mamadou Haj Cissé, (président de la Commission Communication).
Selon les proches de Modou Diagne Fada, c’est à ce prix seulement que celui-ci acceptera de se sacrifier, pour dénouer le bras de fer au sein de l’opposition parlementaire. Les conditions de Fada posées, reste à savoir maintenant si l’autre camp est disposé à les accepter. En tout cas, des sources proches du parti libéral ont tenu à faire savoir qu’il n’est nullement question de saborder la candidature d’Aida Mbodj à la direction du groupe parlementaire des « Libéraux et démocrates » parce qu’il s’agit du choix… d’Abdoulaye Wade.