Les femmes veulent apporter leur contribution au Plan Sénégal Emergent. Le Réseau africain pour le soutien à l’entrepreneuriat féminin a signé hier, avec le Bureau d’opération et de suivi (BOS) du Pse, une convention pour participer à l’émergence économique. A terme, le Rasef veut créer 10 000 emplois pour les femmes.
Le Réseau africain pour le soutien à l’entrepreneuriat féminin (Rasef) compte participer au développement économique. Cette structure dirigée par Fatou Sow Sarr a présenté devant le gouvernement son ambitieux programme d’emploi pour les femmes. Cette rencontre présidée par le Premier ministre a eu lieu hier, au Grand théâtre, en présence des ministres de l’Agriculture, de l’Elevage, du Pse… Fatou Sow Sarr veut, avec le Rasef, faire des femmes sénégalaises de vraies actrices du développement. Pour cela, l’organisation qu’elle dirige a identifié dans son projet des ‘’actions porteuses’’ qui lui permettront de réaliser 10 000 emplois pour la couche féminine. Pour arriver à atteindre cet objectif, Mme Sarr annonce que le Rasef a déjà pris l’engagement d’implanter dans la région de Dakar 400 kiosques de fruits et légumes. Dans chaque kiosque, explique-t-elle, 5 femmes pourront s’y activer. A terme, il va créer, grâce à ce projet kiosque, 2 000 emplois.
Toujours dans la région de Dakar, les femmes du Rasef veulent procéder à l’aménagement d’espaces de restauration avec une ‘’labellisation’’. Ce qui permettra au Réseau africain pour le soutien à l’entrepreneuriat féminin de participer à la modernisation de la capitale sénégalaise. Cette plate-forme des femmes compte aussi conquérir le terrain du tourisme. Elle a, de l’avis de sa présidente, la volonté de développer le tourisme culturel. Ainsi, elle a déjà dans sa ligne de mire le projet de réalisation du musée Ndiadiane Ndiaye dans le Djolof. Mieux, Fatou Sow Sarr et son équipe veulent étendre cette expérience dans les différentes localités et communautés du pays. ‘’Ce sont les femmes qui détiennent le savoir-faire. Elles détiennent les compétences en terme artistique. Il faut aider ces femmes à la base pour que le tourisme culturel puisse leur rapporter des revenus’’, plaide-t-elle. Les femmes du Rasef veulent en même temps investir dans le secteur des médias avec l’ambition de mettre en place un ‘’groupe de télévision et de radio dédié aux femmes et à l’économie’’.
Aller vers de grandes exploitations
En outre, l’agriculture sera le fer de lance de ces femmes pour atteindre 10 000 emplois. En effet, le plus grand chantier du Rasef est le projet agricole à Bokhol (département de Dagana). Dans cette commune, les femmes veulent développer de grandes exploitations agricoles. Toutefois, Fatou Sow Sarr ne veut plus entendre parler de ‘’microfinance’’ ou de ‘’micro familiales’’. Pour elle, il est temps de rompre avec cette logique pour que les femmes puissent devenir de grands exploitants agricoles. Cependant, ces dernières risquent de faire face à des obstacles.
Au niveau national, les statistiques révèlent que 4% des femmes ont accès au foncier alors qu’elles représentent plus de 50% de la population. Sur ce point, Mme Sarr fait appel à l’histoire. Les berges du fleuve Sénégal, rappelle la Directrice du laboratoire genre et recherche scientifique de l’IFAN, appartenaient aux femmes qui y cultivaient diverses spéculations. ‘’C’est l’Etat qui les a exclues de la terre parce qu’avec l’avènement de la Saed, l’on a décidé de confier la culture du riz à des hommes’’, précise-t-elle. Ainsi, demande-t-elle à l’Etat de rétablir les femmes dans leurs droits en faisant d’elles des propriétaires terriennes.