Le Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (Cesti) a mis sur le marché du travail 22 nouveaux journalistes. Lors de la cérémonie de remise des diplômes hier, les dirigeants de l’école en ont profité pour rendre hommage à Alioune Fall, ancien PDG de l’ORTS.
Le Centre d’étude des sciences et techniques de l’information (Cesti) a rendu hier un vibrant hommage à Alioune Fall. L’ancien journaliste et président directeur général de l’Office de radio et télévision sénégalais a été choisi comme parrain de la 43ème promotion des sortants du Cesti. Considéré comme l’un des pionniers du journalisme en Afrique, après les indépendances, le monde de la presse a été unanime hier pour dire qu’il fut un modèle dans son domaine. Non connu des jeunes générations, ses anciens collègues et sa famille ont fait sur lui des témoignages très émouvants. Sa fille, la journaliste Dié Maty Fall, n’a pas hésité à lire le testament de son père décédé en mars 1975 à Paris en France, pour rappeler son attachement à sa famille. Selon elle, le journalisme n’était pas une vocation pour Alioune Fall, mais un sacerdoce. Elle explique que si elle est journaliste aujourd’hui, il y a forcément l’influence de son père.
A sa suite, le directeur du Cesti, Ibrahima Sarr, a soutenu que ce choix du parrain n’est pas fortuit. « C’est un choix réfléchi. C’est un exemple à suivre pour la jeune génération », a-t-il dit devant un parterre d’invités et de journalistes. Il a, comme plusieurs intervenants, invité ses nouveaux jeunes confrères au respect strict des règles d’éthique et de déontologie. La présence de hautes personnalités parmi lesquelles les anciens premiers ministres Mamadou Lamine Loum et Souleymane Ndèné Ndiaye, El Hadji Mansour Mbaye, entre autres, témoigne de la reconnaissance de beaucoup de Sénégalais au premier PDG de l’ORTS.
La cérémonie de remise des diplômes cumulée à l’anniversaire des 50 ans du Cesti a été aussi une occasion pour revenir sur le métier de journalisme et le rôle de l’école, depuis sa création. « Le Cesti est l’une des premières écoles de journalisme en Afrique. Elle fait partie aujourd’hui des dix meilleures écoles de journalisme en Afrique. Elle est la première en Afrique francophone, selon une évaluation de l’Unesco », a informé le directeur. Selon lui, les produits de cet institut à vocation panafricaine ont beaucoup contribué aux avancées démocratiques au Sénégal et dans le reste du continent. Il n’a pas aussi manqué de souligner la précarité du marché de l’emploi dans le domaine de la presse, ce qui rend vulnérable le journaliste. Ibrahima Sarr a enfin invité les anciens du Cesti à redynamiser leur amicale, afin de restaurer le débat autour des questions qui intéressent la profession.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, venu présider la cérémonie, a insisté sur l’importance de la formation. Il a réaffirmé l’intérêt qu’il accorde à la presse qui intéresse l’enseignement supérieur. « Nous avons cette année octroyé au Cesti 50 millions de francs CFA qui a permis l’achat d’un matériel moderne pour relever le plateau technique. Un nouveau bâtiment qui va abriter un amphi de 200 places et des bureaux est en construction », a-t-il révélé. Selon, lui, la formation est d’autant plus importante qu’on « note souvent des entorses dans la presse ».
C’est sous le signe d’un « nouveau défi » que les 22 journalistes de la 43ème promotion ont reçu leurs parchemins. Ils sont 7 journalistes avec option radio, 11 en télévision et 4 en presse écrite. Les nouveaux diplômés frappent désormais à la porte de l’emploi si difficile à trouver. Selon Oumar Mamadou Bassoum, qui a parlé au nom de la promotion, lui et ses camarades sont prêts à servir. Il a invité les patrons de presse à accorder une attention particulière aux derniers arrivés du métier. « Si chaque organe de presse recrutait un élément parmi nous, nous aurions tous du travail sans difficulté », a rappelé M. Bassoum. A signaler que notre confrère Mamadou Diallo de EnQuête fait partie des récipiendaires. Nous lui adressons nos chaleureuses félicitations.