Retour à la case départ pour l’ex-sénatrice libérale, Aïda Ndiongue et ses coïnculpés, dans l’affaire du présumé détournement au Plan Jaxaay. Car le dossier n’a pas encore connu son épilogue à cause du parquet qui avait interjeté appel pour s’attaquer à la décision de relaxe rendue par le juge de première instance. Ainsi la libérale et ses coprévenus Abdoul Aziz Diop, Madou Sall et Amadou Ndiaye doivent comparaître mardi prochain à la barre de la Cour d’appel de Dakar. Alors qu’ils avaient été tous relaxés, ils vont être jugés à nouveau.
Aïda Ndiongue et Cie sont poursuivies pour détournement de deniers publics portant sur 20 milliards de francs CFA, escroquerie portant sur des deniers publics et faux et usage de faux et complicité. L’accusation reproche à l’ex-sénatrice libérale de n’avoir pas exécuté l’intégralité des marchés de tentes, bacs à ordures et motopompes destinés au Plan Jaxaay, officiellement mis en place par le régime libéral pour venir en aide aux populations de la banlieue victimes des inondations de 2009. Aïda Ndiongue est également poursuivie pour exercice illégal de commerce, car on l’accuse de s’être présentée comme enseignante au moment des faits or elle a démissionné de l’enseignement depuis les années 80. Elle était attraite en justice au même titre qu’Abdoul Aziz Diop, directeur de cabinet du ministre de l’Habitat dirigé à l’époque par l’actuel coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) Oumar Sarr. Ainsi qu’Amadou Ndiaye et Modou Sall respectivement agent comptable particulier et secrétaire général dudit ministère.
Lors de leur jugement en première instance, le parquet avait requis une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme assortie d’une amende ferme de 5 millions ainsi que la confiscation des biens de tous les prévenus. Les avocats de l’État avaient réclamé des dommages et intérêts estimés à 25 milliards de F CFA. Mais à l’issue du procès, ils avaient été déboutés puisque tous les prévenus avaient été relaxés. Ce qui n’était pas du goût du parquet qui avait fait appel. Seulement le maître des poursuites avait suscité une vive polémique à travers un communiqué dans lequel la décision a été qualifiée ‘’d’illégale et de troublante’’. Ce communiqué dont Serigne Bassirou Guèye se défendait d’en être l’auteur avait soulevé une vague d’indignation de la part des libéraux mais aussi de l’Union des magistrats sénégalais (UMS).