Le directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev/Afrique) a exprimé hier, à Dakar, sa déception par rapport à la Couverture maladie universelle (Cmu) et de la santé pour tous qui, dit-il, est encore loin d’être «correctement» servie. Amadou Kanouté estime que le budget de 2016 affecté à la santé représente 4,9% de celui de l’Etat et ne correspond pas à l’engagement des chefs d’Etat de l’Union africaine (Ua) à Abuja, en 2001, d’affecter 15% du budget global de l’Etat à la santé au plus tard en fin 2015.
L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev/Afrique), en collaboration avec Oxfam, a fait la présentation de son rapport intitulé «Quelles options pour un financement pérenne de la santé ? Le cas de Kédougou, une zone d’extraction minière». Organisée hier à Dakar, ladite session marque aussi la célébration de la Journée mondiale de la couverture sanitaire universelle. Le directeur exécutif de Cicodev/Afrique a saisi cette occasion pour exprimer sa déception par rapport à la Couverture maladie universelle (Cmu) et de la santé pour tous qui, signale-t-il, est encore loin d’être «correctement» servie. Selon Amadou Kanouté, ses camarades, qui se félicitent de la hausse de 11,5% du budget du ministre de la Santé qui est passé à 150 milliards de francs Cfa, ont constaté que le budget de 2016 dudit secteur représente 4,9% de celui de l’Etat.
Fort de ce constat, M. Kanouté appelle les pays de l’Union africaine (Ua) à respecter les engagements qu’ils avaient pris en 2001 à Abuja. Il dit : «Les chefs d’Etat de l’Union africaine s’étaient engagés à Abuja, en 2001, à affecter 15% du budget global de l’Etat à la santé, au plus tard en fin 2015. Et ils avaient justifié cette décision par la centralité de la santé dans le développement économique et social de nos pays. Aujourd’hui, nous regrettons que nous soyons encore très loin de cet objectif alors que le couperet de la date butoir est tombé.»
«Trouver une option réaliste»
Pour financer la santé, Cicodev, à travers son étude, a identifié trois options. Pour M. Kanouté, il s’agit de prendre sur les taxes municipales, le fonds minier et enfin de mettre en place des partenariats stratégiques qui, dit-il, impliqueront les communes, l’Etat et les sociétés minières qui, en plus de ce qu’elles versent à l’Etat, font aussi jouer le levier de la Responsabilité sociétale des entreprises (Rse).
A l’issue de leurs travaux, Amadou Kanouté et Cie espèrent avoir des contributions constructives pour un système de santé pérenne et accessible à tous les citoyens. «L’idée, c’est qu’on puisse de manière consensuelle trouver une option réaliste que nous allons mettre en œuvre. Et nous sommes en train de faire le processus de validation nationale», explique M. Kanouté, précisant que le premier processus de validation citoyenne du document a été effectué à Kédougou. Sur place, signale-t-il, ils sont allés dans les trois villages (Sabodala, Tomboronkoto et Dalafing) où sont installées les sociétés minières. Avec une démarche inclusive, Cicodev/Afrique a pu regrouper 35 villages et quelque 200 personnes qui ont participé à ce processus de validation à Kédougou. Elimane Kane, secrétaire exécutif d’Oxfam-Sénégal, a noté que cette initiative s’inscrit dans le cadre de leurs activités liées au Programme pour la gouvernance, la lutte contre la pauvreté, les inégalités, etc.