Dakar (Sénégal) - Brygo Gautier, le chargé de communication d’Africités, est une boule d’énergie. Aussi loquace que débordant d’activités, cet homme au visage rond donne l’impression de ne pas s’arrêter. Dans les couloirs du complexe hôtelier, à Johannesburg où s’est tenue la dernière édition d’Africités, on le voit partout.
Entouré d'hommes et de femmes, il les guide avec forces gestes et paroles réconfortantes, histoire de trouver pour certains d'entre eux arrivés à la dernière minute, une chambre d'hôtel. Ou tout simplement d'aider un journaliste à mieux faire son travail.
Pourtant, en dépit de cette grande activité, Brygo ne donne jamais une information sans l'avoir vérifiée. Une rigueur qui séduit nombre de ses interlocuteurs, à l'image de ce patron d'une télévision basée en Afrique qui fait sur lui ce témoignage : « Brygo, c'est un monstre du travail. Le succès des Africités en Afrique, c'est d'abord le travail. Il ne faut pas s'étonner de voir à l'avenir, Africités concurrencer l'Union Africaine sur les questions de fond''.
Le triomphe modeste, Brygo tempère les éloges qu'on lui décerne en refusant de revendiquer tout seul la réussite notée au niveau de la communication d'Africités. « S'il y a des choses à revendiquer, ce sera avec toute une équipe», lance-t-il, cachant mal la passion et la forte conviction qui l'anime quand il parle d'Africités et de la nécessité de lui donner partout dans le monde la visibilité qu'il mérite.
Au risque de blesser sa modestie, Brygo a fait d'Africités un créateur d'images, d'idées, de verbe et de rêve sur l'Afrique portée par des Municipalités et des Cités qui supplantent progressivement les grandes organisations continentales.
Son histoire avec Africités démarre réellement à Nairobi en 2006, à une période où la communication de l'organisation se limitait à des affiches vantant le mérite du Président du pays hôte de la rencontre.
A Jean Pierre Elong Mbassy, Secrétaire général de CGLUA, Brygo propose une autre vision de l'Afrique, la vraie, basée sur ses localités et ses élus municipaux. Bref, à travers une identité visuelle, il met en exergue une image forte. Susceptible de faire vendre le continent.
Aujourd'hui, pour les Africains, comme pour les Européens, les Asiatiques et les Américains, désormais unis par un compagnonnage pour bâtir des cités durables, Africités c'est d'abord une option forte pour la communication, de grandes campagnes d'affichages conçues sur le principe du fondu des images qui ne sont jamais séparées les unes des autres.
«On m'a dit tu ne peux pas vendre l'Afrique en montrant de telles images. S'il faut aider le continent, il faut montrer les vraies images de l'Afrique, celles de la famine et de la misère. Ce n'était pas ma conception. Je ne voulais pas entretenir ces clichés », explique Brygo qui ne boude pas son plaisir devant sa réussite.
S'il y a un déplaisir quelque part, c'est sûrement sa femme et ses enfants, basés à Oudja au Maroc, qui doivent le ressentir du fait qu'ils ne le voient presque pas, toujours pris entre deux avions. Il lui arrive d'y aller mais, dit-il, sans y passer la nuit.
C'est aussi en coup de vent qu'il passe à Bruxelles, le siège de ‘'Echos communications'', l'ONG qui l'a détaché auprès de l'Organisation africaine des cités et Gouvernements locaux.
MD/of/APA