C’est un Macky Sall d’attaque qui a profité de l’université républicaine tenue au cours du week-end, à Saly-Portudal, pour clamer haut et fort ses quatre vérités sur les grandes questions qui agitent le champ politique sénégalais. Sans prendre de gants, le chef de file de l’Apr et chef de l’Etat a tour à tour dézingué l’opposition, apporté son éclairage sur la tenue du référendum et la réduction de son mandat de sept à cinq ans, avant de clarifier le jeu quant à la candidature à la présidentielle au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (mouvance présidentielle).
La 4ème édition de l’Université républicaine organisée sous le thème «Plan Sénégal Emergent et consensus national» a été l’occasion pour le Président Macky Sall de se prononcer sur un certain nombre de sujets d’actualité faisant le quotidien du champ politique sénégalais. Devant des centaines et des centaines de membres de la Cojer, l’état major de l’Apr, les membres du gouvernement comme des partis alliés (Bennoo Bokk Yaakaar), le maître du jeu politique s’est voulu explicite. Sur les doutes liés au calendrier électoral et la tenue du référendum devant valider la réduction de son mandat, le président Macky Sall a coupé court aux supputations diverses en disant : « Personne ne peut me forcer à prendre un décision. Le moment venu, je vais dire ou faire ce qu’il faut ». Qui plus est, Macky Sall a tenu à faire remarquer : «C’est moi-même qui ai pris librement l’engagement d’organiser un référendum sur la rédaction du mandat. Cela se fera le moment venu et c’est le peuple qui aura le dernier mot … Ce n’est pas un problème politique. Je leur demande d’économiser leur énergie».
Invitant alors ses partisans comme ses détracteurs au travail, condition sine qua non de son maintien ou de son départ de la tête du pays, Macky Sall en a profité pour dézinguer son opposition. «C’est Dieu qui donne le pouvoir. Il a fait de moi le président de tous les Sénégalais. Personne, à part Dieu, n’a le pouvoir de me faire tomber. Alors, arrêtez de parler. Les gens qui sont dans les télés et dans les radios, s’armant de leur parole, je leur dit qu’ils n’ont aucune leçon de morale à me donner... Ils ne font que parler. Parler ce n’est rien. Les Sénégalais savent où se trouve la vérité, savent sanctionner positivement ou négativement quand il le faut. La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’ils parlent pour ne rien dire. Ils disent des choses qu’ils ne maîtrisent pas. Alors, à nous de nous organiser pour toujours les contrer avec des arguments appuyés par nos réalisations. C’est ça la meilleure façon de répondre. Travaillons pour ça et laissons les “ niouy ngandeu ngandeu lou “, jouant aux paons... ».
Le chef de l’Etat et chef de file de l’Apr a également profité de la rencontre de la Cojer pour siffler la fin de la récréation pour ce qui concerne la candidature unique et/ou plurielle au sein de la mouvance présidentielle. Macky Sall a ainsi affirmé devant les jeunesses républicaines qu’il ne veut plus entendre de débat sur la candidature de qui que ce soit. « Il y a trop de débat. Chaque parti peut avoir son candidat, il n’y a aucun problème. En tout cas, je demande aux Apéristes de ne plus intervenir dans ce débat».
Néanmoins, le président de la République a appelé ses alliés à rester à ses côtés pour la réalisation du Plan Sénégal émergent (Pse) : «Je vous rappelle que quand on a conçu le Pse (Plan Sénégal émergent), c’était pour l’horizon 2035. Si on respecte les consignes de ce plan, on sera un pays émergent, ça je vous l’assure. Il y a des pays comme la Corée du Sud qui, 20 ans en arrière, avaient les mêmes caractéristiques que nous, les mêmes indices, mais elle est parvenue à devenir la 15ème économie mondiale. Et pourtant, la Corée du Sud n’a pas d’or, n’a pas de pétrole. On peut se référer à elle. Le malheur au Sénégal, c’est qu’on ne fait que parler », a-t-il déclaré. Au final, Macky Sall a invité ses partisans et surtout les jeunesses libérales à s’investir pour la réussite du Pse et de son bilan, seul gage de sa réélection à la tête du Sénégal.