Le décor montre la violence de l’incendie : les murs et le plafond du Pavillon vert sont noircis par la fumée. Et les marchandises calcinées sont bonnes pour la décharge de Mbeubeuss. Le Pavillon vert est presque rayé de la cartographie du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) où se tient la 24e Foire internationale de Dakar (Fidak).
En cette matinée du dimanche, c’est une foire aux lamentations. Près de 250 exposants ont perdu leurs biens et aussi le rêve de réaliser de bonnes affaires durant ce rendez-vous commercial. Les exposants des pays comme la Syrie, le Burkina, le Pakistan, l’Algérie ou l’Inde sont inconsolables : «Nous avons tout perdu. Tout a brûlé. Je vendais des produits cosmétiques. Il ne sous reste rien», expose Moussa Doumbouya, commerçant malien.
Dans les allées du Cices où s’est déclaré l’incendie dans la nuit du samedi au dimanche, les victimes oscillent entre résignation et amertume. Que faire ? «Rendre grâce à Dieu. Il n’y a plus rien et je ne peux plus rien faire. Même le bronze qui fond à très haute température a fondu», se résigne un commerçant. Rongé par cette «tragédie», un exposant sénégalais rumine sa colère : «On a sauvé 6 stands. Il ne reste que de la cendre. C’est une tragédie. Et je ne comprends pas qu’ils disent que la Fidak va se poursuivre, c’est inadmissible.»
Bien sûr, le directeur général du Cices, Cheikh Ndiaye, a annoncé la poursuite de la Fidak malgré le sinistre qui frappe plus de 200 exposants. Il dit : «La foire va se poursuivre à 16h (hier) mais pour le moment, elle est fermée pour tout le monde sauf aux exposants pour des mesures de sécurité et de tranquillité.» Il a annoncé l’ouverture d’une enquête et la mise en place d’une commission pour faire l’évaluation des dégâts matériels et la cause de l’incendie. «Une enquête est ouverte pour faire le point sur cet événement et pour la prise en charge psychologique. Il n’y a aucune perte en vie humaine, 30 personnes dormaient dans le pavillon mais sont saines et sauves», ajoute Cheikh Ndiaye qui annonce qu’il est «prématuré d’évoquer la question de l’indemnisation des victimes du sinistre même si le Cices est assuré».