L’agenda national bisannuel que constitue la conférence des ambassadeurs s’est achevé samedi à Dakar. Occasion saisie par Mankeur Ndiaye pour rappeler aux plénipotentiaires les nouvelles tâches qui leur incombent.
‘‘Sans ambages, je puis vous confirmer que le PSE est bien en marche’’, a déclaré hier Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères devant tous les ambassadeurs, consuls, et chefs de bureau économique de la représentation diplomatique sénégalaise. La conférence générale avait pour thème : ‘‘PSE et intégration régionale’’. Elle a enregistré plus de trente communications dont celles des membres du gouvernement pour expliquer à ces représentants l’importance de vulgariser le référentiel des politiques publiques sénégalaises à l’extérieur. ‘‘Il y a une dialectique entre les politiques nationales et la politique étrangère. Nous sommes membres de l’Uemoa, de la Cedeao. Toutes les politiques mises en œuvre par le Sénégal impactent sur son environnement et inversement, les rapports de ces organisations impactent sur les politiques publiques nationales’’, a déclaré Mankeur Ndiaye qui a remplacé Mahammad Dionne au pied levé.
Aussi, a-t-il invité à une redéfinition de la mission des ambassadeurs. ‘‘Ils ont une mission nouvelle extrêmement importante. Il ne s’agit pas d’être en costume cravate. Nous avons besoin d’ambassadeurs de terrain, qui vont au contact des Sénégalais, au contact du monde des affaires, du monde de l’entreprise pour vendre la destination Sénégal ; évoquer avec les investisseurs des opportunités d’affaire au Sénégal. Donc, il fallait que les ambassadeurs aient une claire conscience du PSE pour pouvoir l’exporter. Ils sont armés et réarmés et ont besoin de faire plus et davantage pour mobiliser plus de fonds extérieurs, car nous avons besoin d’investissements directs étrangers (IDE)’’, a déclaré Mankeur Ndiaye. Le chef de la diplomatie sénégalaise, s’est réjoui de la contribution des ambassadeurs à l’élection du Sénégal en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qui entre en vigueur le 2 janvier prochain, et promet l’implication de l’Etat sénégalais pour la réussite de l’exercice de ce mandat.
L’ambassadeur du Sénégal à New-York auprès des Nations unies, Fodé Seck, qui lisait la résolution des ambassadeurs, a souhaité ‘‘hisser la participation du pays à la hauteur des ambitions diplomatiques’’ du président Sall. Il estime que le contexte ne pouvait être plus favorable à l’élection du Sénégal dans l’organe onusien, au moment où l’idée d’un nouveau mode de désignation du Conseil de sécurité est fortement agitée.
Sécurité
Cette rencontre a été la cinquième du genre, depuis l’indépendance. Macky Sall en est à sa deuxième, puisque ses prédécesseurs l’ont organisée chacun une seule fois. Bien que le thème soit économique, la sécurité s’est imposée aux débats, comme le souligne le ministre des Affaires étrangères. ‘‘Il ne peut pas y avoir de développement, il ne peut pas y avoir un PSE, sans sécurité. C’est pour cela que les ministres de l’Intérieur et des Forces armées ont été invités à cette conférence, pour parler des enjeux sécuritaires. Comment renforcer la sécurité dans la sous-région ? Comment développer une stratégie d’anticipation ? Nous sommes dans cette phase de prévention’’, s’est interrogé le chef de la diplomatie sénégalaise.
La nouvelle équation posée par l’extrémisme implique de préparer les représentations extérieures. ‘‘Il est question aussi d’armer les ambassadeurs, car les ambassades sont parfois des cibles de groupes terroristes. Il faut qu’ils prennent conscience qu’ils évoluent dans des pays complexes : Boko Haram au Nigeria, avec des ramifications vers le Niger qui fait partie de l’espace Cedeao, le Tchad, et le Cameroun frontaliers avec des pays de la Cedeao. C’était important de comprendre ces enjeux et de développer de nouveaux réflexes sécuritaires chez nos diplomates’’, a déclaré Mankeur Ndiaye qui trouve salutaire d’avoir abordé cette question devant les 23 attachés militaires qui s’occupent de la coopération militaire bilatérale du Sénégal. Outre la rationalisation de la carte diplomatique, il a salué la vingtaine d’anciens ambassadeurs qui ont servi à bâtir l’image du pays à l’étranger.