Les participants à un atelier axé sur le partenariat public-privé pour le développement de programmes de formation dans la filière semencière, ont formulé, mardi à Thiès, des recommandations, dont l'une prône la mise sur pied d’un comité chargé d’élaborer un cadre d’échanges et de partage de tous les acteurs de la filières semencière.
Les conclusions ont également porté sur la nécessité d’outiller les producteurs, les techniciens spécialisés dans la filière semencière et le renforcement du capital humain pour s’inscrire dans la durabilité et pour mieux arriver à une bonne production de semences de qualité.
Le professeur Talla Guèye, responsable de la recherche à l’Université de Thiès, estime que le Sénégal peut bien arriver à une bonne reconstitution du capital semencier, parce que la législation sénégalaise a bien structuré cette filière, avec des producteurs agréés par l’Etat.
Il a relevé que c'est une simple méconnaissance qui fait que les producteurs et les acteurs pensent que l’ISRA et l’ITA sont les seules structures impliquées dans la filière semencière.
Pr Guèye, enseignant à l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (ENSA), était le modérateur de l’atelier de Thiès.
Selon lui, la filière semencière, pour être performante, doit nécessairement reposer sur les principes de l’éthique et de la déontologie.
Le contrôle régulier tout au long de la chaîne de valeur et l’évaluation du système semencier permettront aussi d’obtenir des semences de qualité dans toutes les filières, a-t-il dit.
Pr Guèye a aussi plaidé pour l’introduction de nouvelles variétés semencières, le renforcement des programmes, et l'identification des maillons faibles du système semencier.
Au nom des producteurs, Ibrahima Diouf, président de l’Union des producteurs de Niayes, a plaidé pour le renforcement des moyens, l’organisation et l’encadrement des paysans et des producteurs, afin de leur permettre de disposer des périmètres pour la culture de semences de qualité.
Selon lui, il ne s’agit pas de faire des recherches avec les universitaires et les experts, sans au préalable impliquer les producteurs qui sont chargés de produire des semences de qualité et de booster la production agricole au Sénégal.
L’expérimentation de la production de semences de mil que les producteurs des 92 villages de Méouane, dans le département de Tivaouane, ont menée dans leurs périmètres champêtres, avec l’appui l’USAID/ERA, a permis d’avoir de bons rendements.
M. Diouf souhaite que cette expérience soit élargie à d’autres filières céréalières, comme le niébé, le maïs et d'autres spéculations, pour atteindre l'autosuffisance alimentaire au Sénégal.
