Deux corps d’une vieille dame et d’un nouveau-né ont été découverts hier au niveau des cimetières de Pikine. Les autorités de la ville annoncent des mesures draconiennes pour sécuriser les lieux. Les populations annoncent une marche de protestation, ce vendredi.
L’affaire de la profanation des tombes au cimetière de Pikine est loin d’avoir livré tous ses secrets. Hier, deux autres corps, apparemment déterrés vendredi dernier, à l’instar des deux autres trouvés ce jour-là à quelques pas de leurs tombes, ont été découverts. Les deux dépouilles (celles d’une vieille dame et d’un nouveau-né) ont été découvertes, le matin vers les coups de 10h. Selon donc les premières informations de l’enquête, les auteurs de ce sacrilège, de peur d’être découverts ou peut-être rattrapés par le temps, ont pris la décision de déposer les deux corps sur un autre tombeau, avant de les recouvrir de zinc et de paille. Comme lors de la première découverte, une partie des linceuls a disparue.
Ces profanations ont outré les populations et particulièrement celles riveraines du cimetière municipal de Pikine qui ont décidé d'organiser une marche de protestation vendredi prochain. Les autorités locales ne sont pas en reste car hier, à l’annonce de la découverte des deux corps, le Procureur du tribunal d’instance de Pikine ainsi que le préfet ont effectué hier un déplacement sur les lieux. Ils ont trouvé sur place les éléments du commissariat central de Guédiawaye venus renforcer leurs collègues de la Police de Pikine. Des éléments de la brigade nationale d’hygiène étaient également sur lieux pour les pulvériser, avant de permettre le constat par les autorités. A l’issue de cette visite, le préfet Guith Diouf a annoncé une batterie de mesures destinées à sécuriser les cimetières. A l’en croire, le maire a donné des instructions à ses services techniques. A cet effet, il a annoncé que des projecteurs soient installés. Le mur de clôture est en train d’être réhabilité, sans compter le recrutement de gardiens. Car jusque-là, la sécurité était gérée par les fossoyeurs et après 17 heures, ils rentraient tous.
Ce rebondissement intervient au moment où l’un des mis en cause de cette affaire, le fossoyeur Saer Gning, est encore entre les mains de la police. Après la première découverte, il avait déclaré à qui voulait l’entendre qu’il en savait beaucoup sur les profanations mais qu’il garderait le silence. Cette déclaration avait intrigué les hommes du Commissaire Adramé Sarr qui l’ont convoqué. Et ils n’avaient pas tort car convoqué et interrogé, le fossoyeur a confié avoir découvert quatre tombes qu’il avait refermées. Il a reconnu avoir commis l’erreur de les ensevelir sans aviser la police. D’ailleurs hier, il a été extrait du violon en début d’après-midi pour une reconstitution des faits. Au cours de celle-ci, le mis en cause a conduit les policiers à l’emplacement des trois tombes. Pour la quatrième, il a déclaré qu’il ne s’en rappelait plus. Il sera déféré, sauf changement de dernière minute, aujourd’hui, après quatre jours de garde-à-vue.