Mame Diarra Diahité a été condamnée à deux ans d’emprisonnement ferme par la Chambre Criminelle du tribunal de Grande Instance de Kolda. Les juges ont requalifié les faits d’infanticide en coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort du nouveau-né.
Au courant de l’année 2014, Mame Diarra Diahité est tombée enceinte. Mais la coiffeuse de profession n’a pas effectué de visites prénatales, sous prétexte qu’elle ne voulait pas que la nouvelle de sa grossesse se répande dans la commune de Tanaff comme une traînée de poudre. Pendant 9 mois, la jeune dame de 27 ans est restée cloîtrée dans la maison où elle vit seule avec sa maman. Dans la nuit du 11 au 12 septembre 2014, vers 5 heures du matin, elle a accouché d’un bébé, sans assistance. Selon les éléments de l’enquête, après l’accouchement, Mame Diarra Diahité a éventré son nouveau-né.
En effet, après avoir accouché, la jeune dame a emballé le bébé dans un pagne. Ce n’est que le lendemain qu’elle a avisé ses parents qui ont vu que l’enfant était mal en point. Ils l’ont conduit au poste de santé de Tanaff. Devant la gravité des blessures, l’infirmier chef de poste a ordonné de l’amener à l’hôpital régional de Sédhiou. Arrivés sur les lieux, le nouveau-né a été opéré d’urgence. Mais vers 23 heures, il est décédé des suites de ses blessures. Alertés de la mort d’un nouveau-né, les éléments de la brigade de gendarmerie de Sédhiou ont fait une descente à l’hôpital et constaté des traces de la lame sur le corps du bébé. C’était le 14 septembre 2014. Mame Diarra Diahité a été arrêtée puis déférée au parquet, avant d’être conduite à la prison de Kolda.
Ce lundi, devant la barre, Mame Diarra Diahité n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés. Elle a expliqué aux juges, qu’après l’accouchement, elle a pris la lame pour couper le cordon ombilical du bébé. Ce qui a causé des blessures sur le ventre de l’enfant. Elle a ajouté que son intention était de garder l’enfant, au lieu de le tuer. Mais le procureur s’est évertué à démontrer tout le contraire. Il a martelé que Mame Diarra Diahité, célibataire, avait bel et bien l’intention de tuer son bébé, qu’elle considérait comme un enfant de la honte. « Car », a-t-il dit, elle avait soigneusement gardé la lame dans sa pochette et attendait le moment de l’accouchement pour procéder à l’acte. C’est ainsi que le procureur a requis les travaux forcés à perpétuité.
Me Mouhamed Bamba Bousso et Me Terrence E. Senghor ont réagi à ce réquisitoire, en demandant au tribunal de requalifier les faits d’infanticide en coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Selon les robes noires, il n’y a pas de preuves pouvant retenir la dame dans les liens de la détention. Une plaidoirie suivie par le tribunal qui a condamné Mame Diarra Diahité, âgée de 27 ans environ, à 2 ans d’emprisonnement ferme. Il faut signaler que c’est la deuxième fois qu’une pareille ‘’mésaventure’’ arrive à la jeune coiffeuse. Elle a déjà perdu un enfant dans les mêmes conditions.