Dirigeants africains et chinois ont adopté samedi à Johannesburg un plan d’action 2016-21018, qui traduit leur volonté de travailler ensemble dans un partenariat gagnant-gagnant dans différents domaines.
Ce Plan d’action dont l’APS s’est procuré une copie, a été adopté à l’issue du Sommet du Forum de la coopération Afrique-Chine (FOCAC), tenu durant deux jours en Afrique du Sud, une première sur le continent africain depuis la création de ce cadre de coopération en 2000.
Le sommet qui avait pour cadre le centre des congrès de Sandton à Johannesburg était axé sur le thème : ’’L’Afrique et la Chine avancent ensemble : une coopération gagnant-gagnant pour le développement commun’’.
La rencontre co-présidée Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Xi Jinping (Chine), a vu a vu la participation de 48 chefs d’Etat.
Dans leur déclaration finale, les dirigeants ont exprimé leur volonté de ’’brosser un nouveau tableau dans l’objectif de saisir les opportunités de développement commun, promouvoir le développement de l’Afrique et de la Chine et de contribuer à la paix, à la stabilité et au développement du monde’’.
Cette vision a été déclinée dans le Plan d’action 2016-2018 qui met l’accent sur la coopération politique à travers le développement des échanges, visites et dialogue de haut niveau, le perfectionnement des mécanismes de consultation et de coopération tels que les commissions bilatérales, les commissions mixtes, les échanges entre les organes législatifs, consultatifs, etc.
Dans le domaine de la coopération économique, dirigeants africains et chinois ont insisté sur la modernisation de l’agriculture à travers la coopération, ce qui permettra de contribuer à la sécurité alimentaire.
Les deux parties ont décidé de soutenir la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (CAADP), par la construction de centres techniques de démonstration de techniques agricoles, l’envoi d’agronomes et la formation de techniciens.
La Chine encouragera et soutiendra, dans ce même cadre, l’investissement des entreprises dans le domaine agricole.
Le nouveau plan d’action met également l’accent sur les partenariats industriels et la coopération en matière de production industrielle, la construction d’infrastructures dont le retard est présenté comme "l’un des principaux goulots d’étranglement du développement autonome et durable de l’Afrique".
A cela s’ajoute la perspective d’un plan d’action de la coopération sino-africaine sur les chemins de fer (2016-2020), en vue de promouvoir le développement de ce type de transport en Afrique.
Il y a aussi la volonté affichée de mettre en œuvre le programme de coopération sur l’aviation régionale.
Le Forum de Johannesburg encourage et soutient la participation des entreprises chinoises sous différentes formes à l’investissement, à la construction de projets d’électricité en Afrique, intégrant l’hydroélectricité, le solaire, etc.
S’agissant de l’économie maritime, la partie africaine dit accueillir ’’favorablement’’ l’initiative chinoise relatiive à la construction de la ’’Route de la soie maritime du 21e siècle’’, dont le continent fait partie.
L’établissement d’un forum ministériel sur l’économie maritime dans le cadre du Forum de coopération Afrique-Chine est également annoncé.
Sur le plan de l’investissement et de la coopération économique, la Chine compte accroitre son investissement en Afrique en en portant le volume à 100 milliards de dollars d’ici 2020, contre 30 milliards actuellement.
Au niveau commercial, les deux parties disent vouloir s’efforcer d’accroitre les échanges pour les porter à 400 milliards de dollars d’ici 2020 contre 200 milliards en 2014.
Sur le plan financier, la Chine continuera à accorder aux pays africains des prêts préférentiels et des crédits acheteurs à l’exportation préférentiel.
Elle compte, dans cette perspective, encourager ses institutions financières à accorder du soutien en termes de financement et d’assurances à la coopération Chine-Afrique dans les domaines de l’énergie, des mines, de l’agriculture, l’électricité, les matériaux de construction, etc.
S’y ajoute le renforcement de la coopération entre la Chine et la Banque africaine de développement et les institutions financières sous-régionales.
Sur le plan sanitaire, la partie chinoise poursuivra le renforcement des échanges de haut niveau. Elle soutiendra également la création d’un centre de contrôle des maladies de l’Union africaine et de centres régionaux de recherche médicale, etc.
De même, la Chine entend soutenir les investissements des entreprises pharmaceutiques et médicales chinoises en Afrique, encourager les établissements et entreprises médicaux chinois à gérer des hôpitaux et à fabriquer des médicaments en Afrique en collaboration avec les partenaires locaux.
Le Plan d’action met aussi l’accent sur l’éducation et le développement des ressources humains, les échanges d’expériences en matière de lutte conte la pauvreté, la coopération technico-scientifique et le partage du savoir.
Il prend aussi en compte la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique, la coopération culturelle, les échanges entre universitaires et think-tanks, le renforcement de la coopération en matière de sécurité et la lutte contre le terrorisme.
Lors du Forum de Johannesburg, le président de la République populaire de Chine Xi Jinping a annoncé que Pékin allait investir sur les trois prochaines années 60 milliards de dollars dans le développement du continent.
Cette somme est destinée à financer 10 programmes de coopération dans l’agriculture, la santé, l’industrie, la lutte contre la pauvreté, la paix et la sécurité, la protection de l’environnent, entre autres.
La Chine a renforcé sa présence sur le continent africain ces dernières années dans de nombreux domaines, devenant son plus grand partenaire commercial.
Partant, l’Afrique est devenue de plus en plus importante pour les entreprises chinoises en matière d’investissements et de contrats d’ingénierie.
La coopération chinoise a réalisé sur le continent africain 5.675 kilomètres de chemins de fer, 4.506 kilomètres de routes, 18 grands ports, plus de 200 écoles primaires et secondaires.
Les volumes commerciaux entre la Chine et l’Afrique sont passés de 10 milliards de dollars en 2000 à 300 milliards en 2015, compte non tenu de plus de 2.500 entreprises chinoises installées sur le continent.
Le Forum Chine-Afrique, institué en 2000, repose sur ’’le traitement d’égal à égal, la solidarité et la confiance mutuelles, le développement inclusif et l’innovation dans la coopération’’.
Les organes d’animation du FOCAC sont la Conférence ministérielle qui réunit les ministres des Affaires étrangères et le Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement.
Les centres d’intérêts sont la coopération industrielle, en particulier l’industrie manufacturière et les infrastructures, la coopération financière, la coopération en matière de lutte contre la pauvreté.
Il y a aussi la coopération en matière de protection de l’environnement, la coopération dans le domaine des échanges culturels et humains, la coopération en matière de paix et de sécurité.
Africains et Chinois présentent le Forum comme ’’un emblème de solidarité de la coopération sino-africaine et un modèle pour la coopération internationale avec l’Afrique’’.