Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) forme depuis 1965 des journalistes sénégalais et d’autres pays francophones. Sa vocation panafricaine comblait le vide laissé par le départ du colon. Cinquante ans plus tard, sa pérennité passe par son adaptation aux nouveaux enjeux de la profession.
Créé par des Canadiens dans un bâtiment occupé naguère par l’Armée française, le Cesti (Centre d’études des sciences et techniques de l’information) s’est forgé depuis lors une réputation qui n’est plus à faire en Afrique francophone. Au fil du temps, cette école qui s’est émancipée de ses tuteurs nord-américains s’est africanisée. A l’occasion de ses 50 ans d’existence, sa direction a souhaité marquer le coup par l’organisation d’un colloque scientifique de trois jours : Les médias en Afrique, cinquante ans après «Le soleil des indépendances : bilan, enjeux et perspectives».
Ibrahima Sarr, son directeur, a tenu à retracer les différentes phases constitutives des médias africains postindépendance : «Après une phase de monopole étatique, les médias ont pris le pli d’un journalisme de développement qui lui-même a muté en journalisme citoyen sous le couvert des printemps politiques des conférences nationales».
Fixant ce cadre chronologique, le directeur du Cesti appréhende la validité d’un modèle économique balbutiant au regard de la prolifération de nouveaux supports médiatiques. Néanmoins, il assure que le Cesti met un accent sur le multimédia : un repositionnement sur le numérique idoine aux exigences du temps. De plus, la réflexion sur l’institution d’un master en journalisme économique ainsi que scientifique est en cours au niveau du comité pédagogique.