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Constat - Situation des personnes vivant avec un handicap : «C’est un scandale»
Publié le samedi 5 decembre 2015  |  Le Quotidien
Santi
© Autre presse par Dr
Santi Sène Agne




Hier, c’était la Journée internationale des personnes handicapées. Elles ont organisé une randonnée pédestre et ouvert des cantines commerciales à la place de l’Obélisque. Cette opportunité a permis à ces Sénégalais, qui se sentent marginalisés, de plaider leur cause et revendiquer de meilleures conditions de vie. Le maire de Sicap Liberté, Santi Sène Agne, souffrant de handicap, a dénoncé les brutalités dont sont victimes ses pairs. Il cite comme preuve, la rafle de la police qui a visé certains mendiants, il y a quelques jours. Santi Sène Agne dénonce cette situation : «Des personnes handicapées ont été raflées et embastillées pendant trois jours puis présentées au procureur sous prétexte qu’elles mendiaient. Plus jamais ça parce que les personnes handicapées ne sont pas du bétail.»

Dans son discours, il a appelé les parents des handicapés à plus de solidarité pour protéger leurs enfants. «Ce qui s’est passé la dernière fois est un scandale. On n’a pas senti la révolte des parents alors que les handicapés ont été enfermés pendant trois jours et trois nuits», dénonce-t-il. En lieu et place de la répression, M. Agne préconise l’application des politiques d’insertion contenues dans la Loi d’orientation sociale votée depuis 2010. Alors que jusque-là, deux décrets d’application ont été signés sur les dix qui la composent. Elle aurait permis d’évacuer des rues ces Sénégalais à travers des politiques d’emploi et économiques d’insertion. Ayant constaté des réticences et des blocages, il invite le président de la République à faire appliquer la totalité des directives. Il s’agit de la carte d’égalité des chances qui n’est pas encore effective, de la mise en place du Fonds d’insertion pour les handicapés, d’une structure dédiée aux personnes handicapées.

Cinq ans après l’adoption de cette loi, les ayants droit alertent l’opinion nationale et internationale sur les défis auxquels ils sont confrontés. «Cela ne dépend que de la volonté du chef de l’Etat», insiste le maire de Sicap-Liberté.

Par ailleurs, il n’a pas manqué de mettre en exergue les problèmes d’accessibilité aux structures sanitaires, éducatives et sportives qui n’ont pas pris en compte les personnes vivant avec un handicap. «Tout cela ne peut pas être géré par un ministère. Il faut une structure qui puisse porter les actions en faveur des personnes handicapées afin que les choses changent mais cela ne dépend in fine que du président de la République», avance M. Agne qui est en outre président de handisport.

En tout cas, il espère que cette journée permettra au chef de l’Etat d’évaluer les efforts qu’il a consentis dans ce domaine depuis son accession à la Magistrature suprême. En écho, le président de l’Association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap (Anpavh), Ousmane Ndoye, met en cause la rupture d’égalité des citoyens dans l’accès aux emplois publics. Il dit : «Le chef de l’Etat devrait commencer par demander à ses ministères et directions d’embaucher les handicapés. Comme ça le reste va suivre.»

Le président du parti Bess dina gneuw (un jour viendra) caresse un autre rêve : «Je rêve de voir un jour, un handicapé diriger ce pays comme ce fut le cas aux Etats-Unis avec Franklin Roosevelt.»
A l’Obélisque, les personnes vivant avec un handicap ont compté les présents : Mais, elles ont constaté et déploré l’absence des autorités qu’elles assimilent à «un manque de considération à notre égard». Ces invalides, qui représentent 15% de la population sénégalaise, rêvent de lendemains meilleurs.
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