L’appel de Mgr André Guèye contribuera peut-être à réunir le budget prévu pour la réfection de l’Eglise Notre dame des victoires qui va fêter en 2016 son siècle d’existence. En outre, l’évêque s’est prononcé sur les relations entre chrétiens et musulmans, son ardent désir de rencontrer le khalife général des mourides.
Le centenaire de l’église Notre dame des victoires va être célébré le 29 mai prochain. Alors que les fidèles catholiques peinent à boucler le budget de 50 millions pour la réfection de ce temple en décrépitude. Mgr André Guèye, Evêque de Thiès, qui a présidé la messe de lancement de l’année jubilaire et des cent ans de l’Eglise de Diourbel, a lancé un appel aux bonnes volontés pour que le budget soit bouclé avant cette date. Le prélat lance un appel pressant à toutes les communautés : «Je lance un appel à tous les chrétiens pour que chacun donne sa contribution parce que tout ne peut pas venir d’ailleurs. Mais aussi un bâtiment qui a cent ans dans cette ville représente quelque chose.
Il faut que les autorités municipales s’approprient les travaux pour que l’église qui fait partie du patrimoine historique de la ville soit réhabilitée. Et certainement les autorités étatiques auront leur contribution aussi à donner. Mais que chacun se sente impliquer de la base au sommet pour que l’église voit sa réfection achever avant le centenaire du 29 mai prochain. Que chacun mette la main à la poche.»
Par ailleurs, l’évêque a mis à profit le lancement de l’année jubilaire, qui a réuni à Diourbel toutes les paroisses du diocèse de Thiès, pour installer le conseil pastoral diocésain qui est une émanation de toutes les structures du diocèse. «C’est pour montrer que nous sommes une réalité, une famille. Et ce conseil étudie et propose à l’évêque des moyens, des suggestions relatives à la vie catholique, à la pratique de la foi, aux coutumes catholiques», dit-il. Ce conseil a déjà effectué des travaux qui rassurent l’évêque. Mgr André Guèye annonce : «Il a fait un premier travail de réflexion et de propositions qui m’a permis de publier des directives pour montrer au peuple chrétien comment nous devons réceptionner les sacrements de baptême, de confirmation, de première communion. C’est une structure de proposition relative à tout ce qui touche la foi des catholiques et la vie chrétienne.»
«Je rêve de rencontrer le khalife des mourides»
Dans son discours, il a insisté sur les rapports fraternels qu’entretiennent les musulmans et catholiques dans le Baol. «Une église au cœur du Baol signifie tout simplement le Sénégal en miniature. C’est vrai que le Baol est majoritairement mouride mais le Baol est ouvert à d’autres sensibilités religieuses dont le catholicisme qui est venu ici, il y a plus de cent ans. Je saisis l’occasion pour magnifier l’ouverture des mourides ici à Diourbel qui acceptent leurs frères catholiques comme frères partageant ensemble les mêmes destinées, partageant ensemble cette ville et cela mérite fortement d’être souligné», poursuit Mgr Guèye.
Aujourd’hui, il nourrit le désir de rencontrer le khalife des mourides. «Ce sont les calendriers qui ne sont pas tout à fait concordants. Je nourris ardemment le désir de rencontrer le khalife. Ce serait un grand plaisir et un grand honneur de rencontrer le grand khalife pour montrer à la face du monde entier qu’ici au Sénégal, les religions vivent en parfaite harmonie et fraternité», magnifie-t-il.
Interpellé sur les actes terroristes qui ont secoué dernièrement le Mali et la France, Mgr André Guèye répond : «L’appel que je lance, c’est l’appel à la tolérance, mieux à la fraternité parce que nous sommes tous frères et sœurs en humanité.
Et, c’est l’occasion où jamais pour toutes les religions de se montrer solidaires, de montrer qu’il y a une façon de vivre sa foi qui respecte l’autre au nom de son humanité. Je dénonce évidemment toutes les formes de fanatisme de tous bords mais il y a aussi des fanatismes qui ne sont pas religieux. De notre côté, nous dénonçons toutes les formes de fanatisme qui instrumentalisent la religion en utilisant le nom de Dieu, en utilisant la foi à d’autres fins.»