Le budget du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement est arrêté, pour la gestion de l’année 2016, à un montant de 193 milliards 954millions 072 700 de F Cfa. Il dépasse ainsi de 25 milliards 836 millions 859 680 de F, en valeur absolue, le budget de l’année 2015 qui était de 168 milliards 117 millions 213 020 de F Cfa.
La valeur relative de cette augmentation est de 15,37%. Un budget, du reste, que les députés ont voté en tenant compte de leur « pleine satisfaction ainsi que celle des populations », eu égard aux infrastructures diverses déjà réalisées et qui placent, à leur avis, le Sénégal sur la bonne voie. Car « cette hausse devra mieux contribuer à l’amélioration des axes routiers et au désenclavement, support essentiel de la mobilité, de la croissance et du Pse», ont-ils estimé dans le rapport de la commission technique. Aussi, les députés se sont satisfaits de la modernisation du transport public, des actions qui militent en faveur du désenclavement du pays. Ils ont appelé au renforcement des moyens d’action du fonds d’entretien routier autonome (Fera), mais surtout à l’engagement « dans une politique d’entretien qui met l’accent sur le suivi et l’anticipation, de façon à impacter positivement sur le coût » et à exploiter les énormes possibilités qu’offre le partenariat public-privé (Ppp).
Les députés n’ont pas manqué d’interpeller le ministre sur la question des Pme/Pmi qui sont, disent-ils, laissés en rade dans la dynamique générale de développement des infrastructures et qui ne peuvent pas participer aux marchés publics, à cause de la rigueur des conditions posées dans les dossiers d’appel d’offres.
Se cantonnant, dans ce sens, dans un statut de « sous-traitant loueur d’équipements sans contrat ». Les députés ont demandé d’accompagner la société Dakar Dem Dikk, en raison de son rôle capital dans le transport public, non sans s’inquiéter au sujet du chemin de fer Dakar-Bamako. Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Elimane Kane, a estimé que, dans la réhabilitation du chemin de Dakar-Bamako, l’option de l’Etat est de conserver l’écartement métrique et de se faire accompagner par la banque mondiale sur la réforme institutionnelle. «Il s’agira, dans cette réforme, de créer deux sociétés de patrimoine (malienne et sénégalaise), une société d’exploitation commune et un seul organe de régulation. Déjà, des investisseurs se signalent sur la partie patrimoine et des réunions techniques sont engagées pour protéger les intérêts de l’Etat », a assuré le ministre dans le rapport de la commission. Evoquant les avantages du chemin de fer, Mansour Elimane Kane a fait état d’un volume de fret de plus de 3 millions de tonnes entre nos deux pays. Mieux, il a fait comprendre que l’ambition du Sénégal ne se limite pas à la réhabilitation de l’axe Dakar-Bamako, mais plus encore à aller vers un maillage du territoire national, incluant Ziguinchor et Tambacounda, avec des sorties vers les pays limitrophes possesseurs de minerais.
Aussi a-t-il informé, et relativement au fonds d’entretien routier autonome, que le Sénégal est passé des derniers rangs en 2000 à près de 75 % du réseau routier national, entretenu en 2014; la moyenne en Afrique étant de 72 %. « Il convient simplement de trouver les axes d’amélioration, en ayant en ligne de mire l’objectif de 90 % de routes en bon état, en 2017 », a confié le ministre Mansour Elimane Kane. De son côté, le ministre délégué chargé du Budget, Birima Mangara, a rappelé, à cette occasion, que l’Etat a mis à la disposition de Dakar Dem Dikk, 60 milliards 881 millions de 2006 à 2015. « Il est important que l’Etat soutienne la société qui est un instrument important dans le dispositif de mobilité », a indiqué le ministre délégué chargé du Budget.
Amadou DIOP