La lecture du Saint Coran, quatre fois par jour, est l’une des traditions les mieux gardées à Touba, où elle se perpétue au quotidien pour prendre un relief particulier avec le magal, qui commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes sénégalaises.
"La lecture du Coran par une équipe de 28 personnes est une tradition instaurée par le fondateur du mouridisme (...)", explique Fallou Kane, responsable d’une petite cellule en charge de la perpétuation de cette tradition.
"Il avait recommandé de réciter deux exemplaires du livre saint après la prière de l’aube", un autre exemplaire à 14 heures, correspondant à la prière de la mi-journée, puis un dernier exemplaire vers 17 heures, "et cela 7 jours sur 7", a-t-il précisé, habillé d’un grand boubou noir aux manches amples, communément appelé "Baye Lahat".
Les différents khalifes généraux de la communauté mouride ont perpétué cette tradition, à travers la salle de lecture du Coran de la grande mosquée de Touba par exemple, communément appelée Daray Kamil.
Celle-ci est située dans l’aile gauche de la mosquée, en face du mausolée de Serigne Touba, et consiste en une vaste pièce tapissée où trônent des supports en bois servant à faciliter la lecture des pages du Coran. Il y a là 28 supports, correspondant au nombre de lecteurs.
Aucune personne étrangère n’est en principe autorisée à pénétrer dans cet endroit sanctuarisé.
Toutefois, en cette période de magal, de nombreux fidèles viennent s’y recueillir et formuler des prières pour leur avenir. Ils laissent au passage, sur le tapis, des milliers de pièces de monnaie et de billets de banque, en guise d’offrande.
Des milliers de fidèles mourides ont déjà rallié la cité relieuse de Touba, pour l’édition 2015 du magal, une manifestation religieuse annuelle dont la cérémonie officielle est prévue pour se tenir mardi. L’édition de cette année se tient sur le thème "Serigne Touba et le Coran".