Pour faire face à l’émiettement du mouvement syndical enseignant, un nouveau cadre vient d’être mis sur pied. L’objectif est de promouvoir une école publique de qualité et un mouvement syndical unifié et fort.
Un nouveau cadre syndical vient de voir le jour au Sénégal. Il regroupe le Saes, le Sneel/Cnts, le Sudes, le Sypros et l’Uden. Tous membres de l’Internationale de l’éducation, ces syndicats veulent promouvoir une école publique de qualité et un mouvement syndical unifié et fort. C’est ainsi que, jeudi dernier, en réunion, ils ont affiché leur ferme volonté de travailler ensemble pour faire face aux nombreux défis qui se posent dans le secteur de l’éducation au Sénégal.
Au-delà de leur appartenance à la même organisation internationale, ces initiateurs expliquent qu’une convergence de vue s’est dégagée entre eux à la fois sur l’état actuel du mouvement syndical enseignant et la situation catastrophique de l’école et de l’université publique. « Notre crédo, c’est la défense d’une école publique de qualité et la réunification du mouvement syndical enseignant. Si l’appartenance à la même internationale nous a conduit à des échanges et concertations sur les problèmes de l’heure, il n’empêche, nous sommes ouverts à d’autres syndicats », a indiqué Seydi Ababacar Ndiaye, secrétaire général du Saes.
Parmi les raisons qui ont guidé à la mise en place de ce cadre d’échanges et de concertations, il y a surtout l’émiettement « sans précédent du mouvement syndical enseignant », a expliqué le coordonnateur de ce cadre, Amadou Diaouné, par ailleurs secrétaire général du Sudes. Pour lui, cette situation « chaotique a été et demeure une source de lutte de positionnement, de surenchère et d’affairisme syndical ». Ce qui, selon lui, affaiblit considérablement le pouvoir de négociation des syndicats devant les autorités.
Mariama Sakho Dansokho du Sypros, Fatoumata Binetou Yaffa du Sneel/Cnts et Awa Wade de l’Uden soutiennent en chœur l’idée de l’organisation d’élections de représentativité. Ce qui permettrait de peser les différentes forces en place et d’aller vers la mise en place de 2 ou 3 grands syndicats capables de porter les revendications des enseignants.
Outre le fractionnement du mouvement syndical, « l’état de délabrement avancé de l’école et de l’université publiques » est l’autre raison qui a conduit ces syndicats à fédérer leurs forces. A titre illustratif, Amadou Diaouné a cité la vétusté et l’insuffisance de locaux et d’équipements, le déficit d’enseignants à tous les niveaux, la gestion peu efficiente des ressources allouées à l’éducation, les performances médiocres en matière de qualité de l’éducation, etc.