A travers la mise en place du Plan d’accélération de l’alphabétisation au Sénégal, le secrétariat d’Etat aux langues nationales et à l’alphabétisation vise à éradiquer de moitié le nombre d’analphabètes dans une perspective d’insertion socio-économique. Mais ce plan nécessite 105 milliards pour sa réalisation dans les trois prochaines années.
Après une longue concertation avec ses partenaires comme des organisations de la société civile, les associations sportives et culturelles, les collectivités locales, les fondations, les universités, privées et directions techniques ministérielles, le secrétariat d’Etat à l’alphabétisation et aux langues nationales (Seapln) a conçu un Plan d’accélération de l’alphabétisation au Sénégal (Paas). Ce programme «très intensif d’éradication de l’analphabétisme» permettra d’instruire en 3 ans de 2016 à 2018 et dans les 14 régions du Sénégal plus de 1 800 000 «citoyens dont près de 67 % de femmes, âgés de 9 ans et plus, et n’ayant jamais été à l’école ou l’ayant quitté très tôt».
Bien sûr, la réalisation de ce programme nécessite des moyens colossaux. Car les besoins exprimés s’élèvent à 105, 814 milliards de F Cfa en 3 ans. Soit 35, 271 milliards par an. Selon le secrétariat d’Etat, dirigé par Youssou Touré, si cette somme n’est pas disponible, le Paas sera financé exclusivement par le gouvernement. «La mission du Paas reste d’éradiquer de moitié le nombre d’analphabètes dans une perspective d’insertion socio-économique, de citoyenneté et d’éducation tout au long de la vie», explique le secrétariat d’Etat dans un communiqué. Ces investissements permettront de créer «annuellement 24 313 emplois directs, soit à terme, plus de 72 940 emplois, composés de 60 790 postes d’alphabétiseurs et de 12 150 postes de superviseurs, de former aux plans technique et professionnel au moins 180 000 membres des comités de gestion de Caf dont plus de 75% de femmes, de développer l’environnement lettré en langues nationales dans plus de 60 000 localités (quartiers et/ou villages) du Sénégal, de former un nouveau type de Sénégalais». Sans oublier le financement de quelque 60 790 projets productifs ou Activités génératrices de revenus (Agr) des groupements de femmes pour un montant global de 6, 079 milliards F Cfa.
Stagiaire