En marge d’un atelier de formations des groupements de jeunes et de femmes de la région de Sédhiou sur la résolution pacifique des conflits conformément aux recommandations de la Résolution 1325 de l’ONU, la section sénégalaise d’Amnesty International a visité la prison civile de Sédhiou pour s’enquérir des conditions d’écrou des pensionnaires. Même si un léger mieux est constaté sur ces conditions, Seydi Gassama, le directeur exécutif, recommande bien des initiatives pour l’ensemble des occupants du site, détenus comme gardiens.
En session de formation des groupements de jeunes et de femmes ces deux derniers jours à Sédhiou sur la Résolution 1325 du conseil de sécurité des Nations Unies pour la résolution pacifique des conflits, la section sénégalaise de Amnesty International a rendu visite aux pensionnaires de la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Sédhiou. Son directeur exécutif, Seydi Gassama se dit satisfait de leurs conditions de détention. «C’est l’une des rares prisons qui ne soient pas surpeuplée. Il est vrai qu’ils ne sont pas à l’hôtel, mais les conditions ici sont trois fois meilleures que celles que nous avons trouvées à Ziguinchor ou à Bignona, Thiès ou encore Tambacounda. Nous les voyons relaxe dans une vaste cour. Cependant, 750F par détenus et par jour pour deux principaux repas je trouve que c’est très peu et la prise en charge maladie n’est pas des meilleures car le régisseur a fait savoir qu’un détenu malade lui coûte environ 150.000F».
Une visite guidée jusque dans les cellules nous a permis de constater l’ambiance détendue des pensionnaires. Cet homme est le plus ancien locataire de cette maison, trois ans environ : «ce n’est pas parce que je fais face au régisseur que je vais raconter des histoires, très honnêtement ici nous sommes dans de bonnes conditions de détention. Je suis le plus ancien ici et Dieu merci», lâche-t-il, visiblement bien habillé à l’assimiler à un garde pénitentiaire en tenue civil.
Seydi Gassama de Amnesty International invite par ailleurs l’Etat et les différents organismes à soutenir la formation professionnelle des prisonniers pour leur insertion sociale une fois réaffecté à la société. «Il est impératif d’aider ces détenus à exercer des activités tels que le maraîchage, l’élevage, la menuiserie, l’artisanat d’art pour que, une fois sortis de prison, qu’ils puissent mener une vie professionnelle à la sueur de leur front», a ajouté le directeur exécutif de Amnesty International avant d’exhorter à nouveau l’Etat du Sénégal à réhabiliter cette prison tout comme celles des autres régions du pays. Amnesty a remis à la MAC de Sédhiou un poste téléviseur pour les connecter au reste du monde tout en recommandant aux gardiens de veiller sur la typologie des films à regarder. Seydi Gassama note avec désolation les conditions « précaires», de travail des gardes assimilables dit-il à celles des détenus eux-mêmes.
Revenant sur les conditions de détention, le régisseur de la prison de Sédhiou a fait savoir que la maison ne compte que quatre grandes chambres pour un maximum de 70 pensionnaires mais qui ne sont présentement occupés que par 54 individus tous des hommes dont deux prévenus. Arthur Seck a ajouté que leur séjour à la MAC est dû essentiellement à leur proximité à la drogue ou au vol.