Le taux d’électrification rural au Sénégal est de 30%. Soit 70% des ménages n’ont pas accès à l’électricité. Ce qui pose un problème de développement économique, de santé et de sécurité. Afin d’y remédier, le programme Lighting Africa de la Banque mondiale prévoit de faire la promotion des solutions d’éclairage portatives. Il s’agit de lampes solaires dont les cibles sont en milieu rural et périurbain. La campagne de sensibilisation va être lancée le 7 décembre prochain. 8 régions ont été ciblées. L’objectif est donc de sensibiliser la population sur l’importance de ces lampes solaires. L’autre point est aussi d’arriver à mobiliser le secteur privé pour créer un marché durable. D’où cet atelier de partage hier avec les distributeurs.
Mais il faut dire que le combat est loin d’être gagné d’avance. Car les participants s’accordent avec le directeur des études et du système d’information de l’Agence d’électrification rurale (ASER) Ousmane Fall Sarr, pour dire que des lampes solaires, il en existe plein sur le marché. Le problème, c’est qu’elles ne sont pas de qualité. Si l’on en croit Souleymane Badji un des distributeurs, ces lampes de qualité douteuse qui inondent le marché ont une durée de vie très réduite. ‘’Il peut arriver même que des lampes fassent moins d’un mois’’, regrette-t-il. Et cette mauvaise qualité a fini par ternir l’image des lampes solaires auprès des populations. Il y a donc un important travail à faire dans la sensibilisation pour le retour de la confiance, mais surtout que la population comprenne que la qualité a aussi un coût.
Il y a lieu également d’agir sur le plan juridique et réglementaire. M. Sarr de l’ASER estime qu’il faut exiger un certain nombre de performances pour la commercialisation d’un produit. Avoir une certification et un contrôle avec des normes et procédures précises. C’est d’ailleurs ce que l’Etat essaie de faire à travers le Centre d’études et de recherche sur les énergies renouvelables.
Outre la qualité, il y a la nécessité de faire plus d’efforts sur l’accès. M. Sarr rappelle que des études ont montré que le taux de pénétration du téléphone portable est de 90 à 95% en milieu rural. Cependant, des personnes font jusqu’à 5 kilomètres pour recharger leur téléphone. Ce qu’il trouve inadmissible au 21ème, au Sénégal.