Face au ravage du terrorisme dans la sous-région, le Sénégal a décidé de recruter entre 1 000 et 2 000 agents pour renforcer les effectifs des Forces de défense et de sécurité en 2016. Par conséquent, le budget du ministère des Forces armées est passé à plus de 150 milliards de francs Cfa contre 127 milliards.
Loin d’être à l’abri de la menace jihadiste, qui sévit dans la sous-région ouest-africaine, le Sénégal a décidé de revoir à la hausse le budget de sa défense. Voté hier par l’Assemblée nationale, sans débats, le budget du ministère des Forces armées est désormais fixé à 150 782 018 280 de francs Cfa pour 2016 contre 127 209 797 900 de francs Cfa en 2015. Soit une hausse globale de 23 572 220 380 francs Cfa en valeur absolue et 18,53% en valeur relative. Pour expliquer cette augmentation, Dr Augustin Tine s’appuie sur l’augmentation des effectifs des Forces de défense et de sécurité que l’Etat prévoit en 2016. «Nous allons recruter 1 000 à 2 000 agents qui vont intégrer les rangs de la police, la gendarmerie et l’Armée», indique le ministre à la fin de la séance plénière. Cette mesure est identique à celle prise par le Président français, François Hollande qui a décidé, après les attentats de Paris, de recruter de 11 mille militaires pour les 3 prochaines années.
Egalement, cette décision de l’Etat du Sénégal sonne comme une mesure de prévention contre le terrorisme qui prend des proportions inquiétantes depuis quelque temps dans la sous-région ouest-africaine. Alors que la France peine toujours à se remettre des attentats du 13 novembre perpétrés par le groupe Etat islamique, le Mali est en deuil depuis vendredi avec ses 20 morts suite à une attaque dans l’hôtel Radisson Blu de Bamako menées par le groupe Al Mourabitoune, une branche de Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Afin d’éviter au Sénégal le syndrome du voisin malien, le ministre des Forces armées invite les uns et les autres à dénoncer les personnes suspectées d’appartenir aux réseaux terroristes. «Vous (la presse) et nous devons travailler ensemble en direction de consolider la paix et sécuriser notre pays. Pour cela tout un chacun a un rôle à jouer. Si vous voyez des personnes que vous jugez malveillantes vous avez le devoir d’informer très rapidement les forces de défense et de sécurité pour que celles-ci puissent être neutralisées», prône M. Tine. Ce qui n’est pas une assurance à tout risque car dans les pays où ils frappent, les terroristes bénéficient de la complicité de certains habitants.