Le Sénégal va lancer dans les prochains jours une nouvelle initiative dénommée ‘’test and treat’’ (tester et traiter en français), laquelle vise à traiter précocement les personnes vivant avec le VIH, a annoncé, mercredi, le chef de la Division lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, Abdoulaye Sidibé Wade.
‘’Avant, on faisait le dépistage et on attendait un peu pour faire le traitement. A partir de maintenant, on va initier ce qu’on appellera le « test and treat » (on teste et on traite). Il n’y a aucune raison qu’on piste quelqu’un et que l’on ne puisse pas démarrer le traitement immédiatement et précocement’’, a-t-il dit.
Il intervenait lors de la conférence de presse organisée par la coordonnatrice du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), Safiétou Thiam, en prélude de la Journée mondiale de lutte contre le sida, prévue mardi.
Selon lui, il est évident qu’il ‘’y a plus de bénéfice à traiter immédiatement la personne que d’attendre, et la personne traitée aura une charge virale presque indétectable’’. A l’en croire, cela ‘’minimise sa chance de transmettre la maladie’’.
‘’Le Sénégal va prendre cette option (test and treat) qui va être lancée bientôt avec le CNLS, et cela va augmenter le nombre de personnes qui vont bénéficier du traitement antirétroviral’’, a-t-il insisté. Il a rappelé que le Sénégal doit rattraper ‘’un gap’’ important de personnes à traiter.
D’ici à 2020, dit-il, 16 000 personnes déjà dépistées doivent être mises sous traitement antirétroviral. ‘’En 2014, le Sénégal à mis sous traitement 5 000 personnes. Si nous étalons ces chiffres sur une période de cinq ans, on peut espérer être au rendez-vous’’, a-t-il ajouté.
Toutefois, il estime que, pour y arriver, il faut un changement ‘’d’approche et de démarche’’ et accélérer le processus de décentralisation, car avant la prise en charge se faisait au niveau des centres de santé. Il estime qu’il va falloir décentraliser les traitements dans les centres de santé, afin d’améliorer la qualité des soins.
Cela nécessite, poursuit-il, de déléguer des tâches de médecins aux sages-femmes, infirmiers et assistants sociaux, pour qu’ils aient la possibilité d’initier un traitement antirétroviral pour une couverture plus large.
‘’Nous avons les ressources humaines qu’il nous faut, il nous reste à être pragmatiques, créatifs et rationnels dans le choix de notre stratégie et de notre façon de faire’’, a-t-il dit. Il a relevé que les financements ‘’s’amenuisent au fur et à mesure au niveau mondial’’. Devant cette situation, dit-il, les Etats doivent augmenter leur contribution, de manière à ne plus dépendre des partenaires au développement.